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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 06:50
Capitalism : A Love Story
CAPITALISM : A LOVE STORY

Film documentaire américain de Michael Moore. (2008 - vostf - 2h02)

Le documentaire explorera la crise financière à travers l'impact de la recherche du profit absolu sur l'économie mondiale

Tout juste vingt ans après le révolutionnaire 'Roger et moi', Michael Moore revient, avec 'Capitalism : A Love Story', aux sources du sujet qui a occupé toute sa carrière : l'impact désastreux de la mainmise de l'entreprise sur le quotidien des Américains - et, par extension, sur celui du reste du monde. Mais cette fois, le coupable est d'une autre ampleur que General Motors et la scène du crime nettement plus étendue que la petite ville de Flint, Michigan. De l'Amérique moyenne aux coulisses du pouvoir à Washington, jusqu'à l'épicentre de la finance mondiale à Manhattan, Michael Moore propose au spectateur, une fois encore, de s'aventurer sur un terrain rarement arpenté.

La critique [evene] par Mathieu Menossi

Le capitalisme à la Moore, à la mort ! Après avoir épinglé l'industrie automobile, le lobby des armes à feu, l'administration Bush et le système de santé, Michael Moore est de retour avec 'Capitalism : A Love Story'. Le réalisateur s'y érige en ardent défenseur d'une classe moyenne américaine endettée, broyée par un système aux dérives excessives. Vingt ans après 'Roger et moi', Moore continue de lancer ses banderilles contre ce libéralisme outrancier et s'efforce de témoigner des échecs d'un modèle échafaudé sur la seule initiative individuelle. Comme à son habitude, il ne fait pas dans la dentelle et préfère tirer à boulets rouges, entre sensationnel et sensationnalisme. La frontière n'est pas toujours évidente. On est loin de Wiseman ou Depardon et de leur cinéma-vérité. Comique burlesque, musique "cartoonesque", images chocs, enquêtes ouvertement partisanes, vérités parfois discutables, interventionnisme démonstratif : le mode opératoire est désormais bien connu et présente toujours les mêmes limites. Sous couvert d'être compris par le plus grand nombre, Michael Moore déploie un argumentaire simpliste qui dérange et agace, et ce en dépit de la réalité méconnue ou ignorée des injustices qu'il s'échine à dénoncer. Comme ces pilotes de lignes surdiplômés moins bien payés que des directeurs de fast-food et obligés de faire appel aux coupons alimentaires de l'aide sociale. Des prisons privées pour adolescents dont l'un des actionnaires est le juge local. Ou encore ces polices d'assurances “dead peasant” ("paysant mort") contractées par des entreprises comme la Bank of America sur la vie de leurs employés.


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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 15:02


L Imaginarium du Docteur Parnassus
L'IMAGINAIRE DU DOCTEUR PARNASSUS
Film d'aventure fantastique américain de Terry Gilliam avec Heath Ledger, Colin Farrell, Johnny Depp, Jude Law... (2008- vostf - 2h02)
De ville en ville, le Dr Parnassus et sa troupe voyagent dans leur roulotte d'un autre temps. Cet homme sans âge possède le pouvoir de projeter les gens dans leur propre imaginaire, mais ce fascinant voyage se conclut toujours par un choix, qui peut mener au meilleur comme au pire...
Terry Gilliam, l’ex des «Monthy Python» s'impose une nouvelle fois comme un conteur hors pair. Son dernier grand spectacle se révèle aussi touchant qu'enthousiasmant, aussi sombre que lumineux...

Lundi 21 Décembre à 18h (4,5e POUR TOUS) et 21h


Capitalism : A Love Story
CAPITALISM, A LOVE STORY

Film documentaire américain de Michael Moore. (2008 - vostf - 2h02)
Tout juste 20 ans après le révolutionnaire 'Roger et moi', Michael Moore revient aux sources du sujet qui a occupé toute sa carrière : l'impact désastreux de la mainmise de l'entreprise sur le quotidien des Américains - et par extension, sur celui du reste du monde. De l'Amérique moyenne aux coulisses du pouvoir à Washington, jusqu'à l'épicentre de la finance mondiale à Manhattan, Michael Moore propose au spectateur, une fois encore, de s'aventurer sur un terrain rarement arpenté. 

Lundi 28 Décembre à 18h (4,5e POUR TOUS) et 21h





TetroTETRO
Film Argentin, Espagnol, Italien de Francis Ford Coppola avec Vincent Gallo,  Carmen Maura, Klaus Maria Brandauer... (2008- vostf - 2h07)
Bernie, 17 ans, jeune et naïf, arrive à Buenos Aires pour rechercher son frère aîné qui a disparu depuis plus de dix ans en jurant de ne plus jamais revoir sa famille. Cette famille d'Italiens immigrés s'était installée en Argentine, mais avec le succès de leur père, chef d'orchestre reconnu, vit maintenant à New York. Quand Bernie retrouve son frère Tetro, écrivain brillant et mélancolique, il n'est pas accueilli à bras ouverts... 
Le nouveau film de Francis Ford Coppola marque d'emblée par son audace visuelle. Les thèmes chers à Coppola, le poids des valeurs familiales, le rap-port à l'écrit ou encore l'instinct protecteur des femmes, sont ici transcendés.

Lundi 4 JANVIER à 18h et 21h



La danse, le ballet de l opéra de ParisLA DANSE : LES BALLETS DE L'OPERA DE PARIS
Film documentaire français de Frederick Wiseman. (2008 - 2h39)
Frederick Wiseman, pionnier du cinéma documentaire a installé sa caméra durant sept semaines au coeur de l'Opéra de Paris. Des coulisses des ateliers de couture aux représentations publiques et à travers les différentes étapes de la vie d'un danseur pour devenir étoile, «la Danse» montre le travail de tous ceux qui donnent corps au quotidien à des spectacles d'exception.
Le réalisateur offre une vision juste et intéressante pour le novice d'un art méritant et trop souvent oublié. Il prend aussi le temps d'ouvrir sa caméra à Paris et ses toits, proches de Garnier et Bastille, et d'offrir une vue synoptique de l'Opéra, avec force détails, de la directrice de danse aux balayeurs...

Lundi 11 JANVIER à 18h et 21h



Connaissance du Monde
L’INDE, Rajasthan, Ladakh, Cachemire
A l’écran un grand film, sur scène l’auteur : Gérard Bages
Zanskar, expédition sur le fleuve gelé - Srinagar, la Venise de l’Inde - mosquées - parcs moghols - les bergers de l’Himalaya - New Delhi - Delhi l’ancienne - le Taj Mahal - les forçats du sel - Jaisalmer au coeur du désert du Thar, la porte des caravane vers l’Asie Centrale - la forteresse moyenâgeuse - Jaipur : la ville rose, capitale du Rajasthan...
Lundi 18 JANVIER à 14h30 et 18h

VincereVINCERE
Film italien de Marco Bellocchio avec Filippo Timi... (2008 - vostf - 2h08)
Dans la vie de Mussolini, il y a un lourd secret que l'histoire officielle ne raconte pas : une femme, Ida Dalser, et un enfant, Benito Albino - conçu, reconnu puis désavoué. Alors que Mussolini disparaît de sa vie, Ida n'aura dès lors de cesse de revendiquer sa qualité d'épouse légiti-me et de mère du fils aîné de Mussolini et de crier haut et fort sa vérité.
C'est à travers l'intimité d'un drame passionnel oublié ou ignoré que Marco Bellocchio a choisi d'aborder l'une des marches les plus funèbres de la botte italienne. «Vincere» raconte la lutte à mort d’une femme éperdument amoureuse et obstinée, refusant la trahison d'un homme à qui elle aura tout cédé.  Une oeuvre d'une rare puissance dans la tradition d'un lyrisme à l'italienne.

Lundi 18 JANVIER à 18h et 21h


La domination masculineLA DOMINATION MASCULINE
Film documentaire français de  Patric Jean. (2009  - 1h43)
Au travers de situations cocasses ou déchirantes, le film explore sans tabous notre monde actuel, dans plusieurs pays (Belgique, Québec, France), pour brosser le portrait d'une domination masculine partiellement contestée dans laquelle l'homme se bat néanmoins pour trouver sa juste place et où les femmes continuent trop souvent de souffrir.
La Domination masculine’, un sujet dépassé ? Pas si sûr. Entre séquences au ridicule comique et d'autres plus pertinentes, Patric Jean propose un état des lieux destiné à ouvrir les yeux de ceux qui pensent le problème réglé...

MERCREDI 20 JANVIER à 18h «SEANCE SPECIALE» en présence de PATRICK JEAN, REALISATEUR DU FILM.

Bright Star
BRIGHT STAR

Film anglais de Jane Campion avec Abbie Cornish... (2006 - vostf - 2h00)
Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans et sa voisine, une étudiante, tombent amoureux l'un de l'autre et entament une liaison en secret. Ensemble, ils partagent chaque jour l'obsédante passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux... 
Délicat et poétique, ce portrait d’une femme singulière signé Jane Campion est un instant délicieusement tragique. Dans cette nature magnifiée par l’objectif de Campion, le romantisme est exalté, l’intimité caressée.
Un film subtil dans lequel l’amour et la jeunesse sont à portée de main.


Lundi 25 JANVIER à 18h et 21h



Les chats persans LES CHATS PERSANS
Film iranien de Bahman Ghobadi avec N Shaghaghi. (2009 - vostf - 1h41)
A leur sortie de prison, une jeune femme et un jeune homme musiciens décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d'autres musiciens underground et tentent de les convaincre de quitter l'Iran. N'ayant aucune chance de se produire à Téhéran, ils rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport... 
Ce film sublime, bouleversant et avec une bande originale incroyable nous montre cette détermination incroyable, cette liberté inaliénable, cette envie de tout foutre en l'air, de fuir au plus vite ce cauchemar. Mais il montre aussi le désir tout aussi irrépressible de résister sur place, de faire hurler les guitares à s'en faire sauter les tympans avec les pauvres moyens du bord.

Lundi 1er FEVRIER à 18h et 21h

Samson et DelilahSAMSON ET DELILAH
Film australien de Warwick Thornton avec R Mcnamara. (2009 - vostf - 1h41)
Samson et Delilah vivent dans une communauté aborigène du centre de l'Australie. La vie là-bas est un éternel recommencement. Quand le malheur s'abat sur eux, ils décident de s'enfuir. Commence alors un périple pour réussir à survivre. Les deux adolescents découvrent que la vie hors de la communauté peut être cruelle. Affamés, rejetés, Samson et Delilah tombent pourtant amoureux l'un de l'autre... 
Paysages à l’appui, on ne peut s’empêcher de penser à la lente extinction des Indiens d’Amérique, réduits à la pauvreté dans des réserves, en proie à la drogue et à la violence. Comme eux, Samson et Delilah vont chercher le bonheur ailleurs, pour se rendre compte qu’il leur ait impossible de le connaître en dehors des limites de leur homeland. Ce premier film prometteur et nécessaire est un atout pour un cinéma australien trop rare.

Lundi 8 FEVRIER à 18h (4,5e POUR TOUS) et 21h



Connaissance du Monde
NORVEGE chroniques d’un été sans fin
A l’écran un grand film, sur scène l’auteur : Jean-Luc Marchand
Découvrez les images grandioses de la nature façonnées par les éléments présentes des paysages extraordinaires : Glaciers, cascades, fjords, archipels sauvages, récifs et falaises. L’auteur vous transportera à travers la Norvège, d’Oslo la Capitale, jusqu’au Cap Nord au bord de l’océan glacial.
Lundi 8 Février à 14h30 et 18h

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 07:09
L Imaginarium du Docteur Parnassus
L'IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS

Film d'aventure fantastique américain de Terry Gilliam avec Heath Ledger, Colin Farrell, Johnny Depp, Jude Law, Christopher Plummer, Tom Waits, Andrew Garfield...
(2008- vostf - 2h02)

L'histoire :
De ville en ville, le Docteur Parnassus et sa troupe voyagent dans leur roulotte d'un autre temps. Cet homme sans âge possède le pouvoir de projeter les gens dans leur propre imaginaire, mais ce fascinant voyage se conclut toujours par un choix, qui peut mener au meilleur comme au pire... Suite à un pari gagné contre le diable, Parnassus devint éternel, mais par amour pour une femme, il demanda la jeunesse en échange de son immortalité. Le diable accepta, à condition que le jour de ses 16 ans, le premier des enfants de Parnassus à naître lui appartienne...
La jeune Valentina atteindra l'âge fatidique dans quelques jours et le diable rôde. Dans une tentative désespérée pour sauver son unique enfant, Parnassus va à nouveau jouer avec le feu : le premier de lui ou du diable qui séduira 5 âmes aura gagné. Avec Percy, Anton et le mystérieux Tony surgi de nulle part, le docteur va se lancer dans une extraordinaire course contre la montre. Le diable a tous les pouvoirs, mais Parnassus a l'Imaginarium...

La critique [evene] par Marion Haudebourg
Les Monty Python célèbrent cette année leurs 40 ans, et donc l'apparition dans le paysage audiovisuel d'un dessinateur un peu fou ; Terry Gilliam, passé réalisateur depuis un moment, revient enfin en grande forme. Après les déboires de 'L'homme qui tua Don Quichotte' - qu'on ne désespère toujours pas de voir un jour aboutir - et la moindre qualité de ses derniers films, cet 'Imaginarium du docteur Parnassus' offre un plaisir rare et multiple. Celui de retrouver un cinéaste enfin inspiré doublé de celui d'assister à la dernière performance d'Heath Ledger dans un grand film. "On ne peut empêcher les histoires d'être racontées" dit Parnassus. Et on sait à quel point la production des films de l'ex-Python est compliquée. Pourtant, Terry Gilliam s'impose comme un conteur hors pair, qui nous transporte dans un univers extrêmement riche, où l'artisanat se mélange aux technologies modernes, entre la roulotte du Docteur, faite de bric et de broc, et l'Imaginarium aux décors numériques. Chaque séquence réserve son lot de surprises et de trouvailles. Le cinéaste réconcilie l'ensemble de ses talents, parfois isolés et disparates dans ses dernières oeuvres : une poésie teintée d'humour et un imaginaire débordant, servis par une mise en scène extrêmement visuelle. Comme souvent chez Gilliam, on assiste à une confrontation entre Bien et Mal. Le pacte faustien, au coeur de l'intrigue, tient l'ensemble et lui confère une cohérence rare dans l'univers foutraque de Terry Gilliam. Servi par une troupe de comédiens tous aussi excellents les uns que les autres, 'L'Imaginarium du docteur Parnassus' se révèle être l'un des meilleurs films du cinéaste, aussi touchant qu'enthousiasmant, aussi sombre que lumineux. Ses multiples tours de passe-passe en font un véritable enchantement.

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 06:53

Les Herbes folles
LES HERBES FOLLES


Film français de Alain Resnais avec André Dussollier, Sabine Azéma, Emmanuelle Devos, Anne Consigny, Mathieu Amalric, Michel Vuillermoz, Edouard Baer, Annie Cordy...
(2008 - 1h44)

L'histoire :
Marguerite n'avait pas prévu qu'on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s'il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser.

La critique [evene] par Anne-Claire Cieutat

Dans une bourgade de la région parisienne aux couleurs illusoires, un homme et une femme partent en traque l’un de l’autre, l’un après l’autre. Deux herbes folles gagnées par l’ivresse du désir. A contretemps. Une histoire d’amour ? Plutôt une affaire de combat, de stratégie ou stratagème, d’évitement, puis d’affrontement. De cet argument tiré du roman de Christian Gailly, ‘L’Incident’, Alain Resnais retient - outre la trame respectueusement adaptée - le geste syncopé et le goût de la dissonance. Personne ne connaît la chanson, l’arythmie est à l’unisson. Ici le rêve est un vertige où l’on se perd à l’envi, sous l’oeil espiègle du cinéaste qui fait fi de tout rassurant système et se joue des repères, au profit d’une absolue liberté de ton et de mouvement. Moins entomologiste qu’explorateur, il sonde les méandres pulsionnels et le trouble où se perdent ses personnages. Ses interprètes lui emboîtent le pas : André Dussollier, plus obscur que jamais, avance avec une précision réjouie sur le fil entre frénésie et courtoisie, quand Sabine Azéma fait l’objet de tous les fantasmes en femme volée, dentiste pourchassée, pilote rêveuse ou maîtresse de guerre toutes griffes dehors - à cet égard, la séquence de l’aérodrome où son personnage joue les Blanche-Neige réveillée par les sept nains toute de cuir noir vêtue est un modèle d’ambiguïté jubilatoire ! Entre rire et grimace, comédie inquiétante et drame enjoué, ces ‘Herbes folles’ se propagent avec bonheur. Elles invitent au voyage, pieds en haut, tête en bas, et haut les coeurs
.



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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 07:31
La nana (la bonne)
LA NANA

Film Chilien de Sebastián Silva avec Catalina Saavedra, Claudia Claudia Celedón, Alejandro Goic... (1h35)
Prix du meilleur film étranger au festival de Sundance 2009

L'histoire
Raquel, une femme ombrageuse, travaille depuis 23 ans comme domestique chez les Valdes, une famille de la bonne société de Santiago du Chili. Lorsque sa patronne embauche une autre domestique pour l'aider, Raquel a l'impression qu'on lui prend sa place dans la famille. Elle tend des pièges à chaque nouvelle venue. Aucune ne tient le coup. Jusqu'à ce qu'arrive Lucy, une femme de province pleine d'humour, qui touche le coeur de Raquel et change sa façon de voir la vie.

La critique [evene] par Roland Hélié


Plusieurs fois récompensé dans les festivals (Sundance, Fribourg) ‘La Nana’, deuxième film de Sebastián Silva, prend pour sujet un personnage devenu familier dans le cinéma en provenance d’Amérique latine : la bonne - décliné parfois en gouvernante, voire en gardien (‘Parque via’) - dévouée depuis des années, du matin au soir, à une famille issue de la grande bourgeoisie. Le film commence par brosser le portrait d’un personnage revêche, simultanément ombrageux et haut en couleur, qui semble avoir renoncé à toute forme de vie personnelle ou privée. Pour tout savoir de chacun des membres de la famille, pour connaître leurs secrets et manies respectifs, elle occupe une position de toute-puissance qu’il n’est pas question dans son esprit de partager avec l’une ou l’autre des aides ménagères que la famille se met à recruter pour la seconder.
Formidablement interprétée par Catalina Saavedra, Raquel déploie donc de cruelles stratégies afin de chasser du territoire qu’elle a fait sien celles qu’elle perçoit exclusivement comme des rivales. Servie par une image vidéo sans apprêts, par une succession de plans resserrés sur son visage, et grâce à une mise à distance méthodique du décor, la comédienne parvient à restituer la vulnérabilité du personnage, à rendre palpable la souffrance qui sert de socle à son apparente méchanceté. En se concentrant sur l’arrivée d’une nouvelle recrue, personnage lumineux qui va réussir, où tous ont échoué, à fendre la carapace dans laquelle Raquel s’est enfermée, la deuxième partie du film fait preuve d’une baisse de régime et semble moins réussie. La voie de l’apaisement qu’emprunte Raquel obéit à une temporalité un peu expéditive qui affaiblit le propos. ‘La Nana’ n’en reste pas moins un film captivant et Sebastián Silva un cinéaste à suivre.

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 16:27
Katalin Varga
CATALIN VARGA

Film Roumain de Peter Strickland avec Hilda Péter, Tibor Pálffy, Norbert Tankó... (1h24)

L'histoire...
Il suffit d'une indiscrétion pour jeter sur le pavé Katalin Varga et son fils Orbán. Reniée par son époux et montrée du doigt dans le village, la jeune femme s'enfuit avec lui en charrette et s'engage dans un périple incertain. Voilà 11 ans que Katalin n'a pas repris les routes de Transylvanie. Elle n'a pourtant rien oublié. Au fil du trajet, les paysages se font inquiétants et les autochtones plus méfiants. Mais Katalin s'entête parce qu'au bout du voyage l'attendent un passé et la possibilité d'une Rédemption...

La critique [evene] par Laurence Gramard

Brumeux, onirique, intemporel, le premier long de Peter Strickland fait l’effet d’un bad trip filmé. D’un véritable cauchemar éveillé. Forêts obscures, visages clos, bande sonore criarde et lancinante : l’expédition punitive de Katalin Varga, jeune femme autrefois abusée sexuellement, se ressent plus qu’elle ne se raconte. Accentué par une image désaturée et un montage elliptique troublant, le voyage sensoriel séduit ou laisse à la porte. Car outre sa forme inattendue et même bienvenue, cette énième histoire de vengeance féminine sombre malgré elle dans une rythmique monotone. Sur fond de croyances religieuses et de moeurs archaïques, le réalisateur parvient toutefois à brouiller les frontières entre les notions de Bien et de Mal. A diluer les contours qui séparent le bourreau de la victime. Tour de force délicat qui permet au film d’évincer tout manichéisme, et de se consacrer à une juste description des conséquences d’une violence omniprésente. Soutenu par des interprètes énergiques et lumineux, ‘Katalin Varga’ remporte dans l’ensemble son pari initial : “atteindre des lieux où une caméra ne pourrait pas rationnellement s’aventurer”.



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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 19:02

Les Vies privées de Pippa Lee
LES VIES PRIVEES DE PIPA LEE

Titre original : The Private Lives of Pippa Lee
Etats-Unis - 2008 - Genre : Drame
Un film de : Rebecca Miller
Avec : Robin Wright Penn, Julianne Moore, Winona Ryder, Monica Bellucci, Keanu Reeves, Alan Arkin, Maria Bello

L'histoire...
Pippa semble une femme comblée par la vie. Mais elle réalise brusquement que cette vie a priori si stable commence à s'effriter. Lassée par les sempiternels réveils banlieusards et par le persistant vrombissement des tondeuses à gazon, Pippa en vient à se demander comment elle en est arrivée là. Jeunesse bouillonnante, rencontres inattendues, liaisons et trahisons : Pippa tente de trouver des réponses à ses questions, et d'échapper à cette menaçante "sécurité du mariage"...

La critique [evene] par Marion Haudebourg

A l'heure où ses enfants quittent le nid et où son mari prend sa retraite, Pippa Lee se demande ce qu'elle a fait de sa vie. Interrogation existentielle. Que peut-il bien se cacher derrière cette mère et épouse trop parfaite – voire trop lisse - pour être vraie ? Prenant ses libertés avec la chronologie, Rebecca Miller dresse le portrait croisé de l'enfant, de la jeune fille et de la femme qu'est et a été Pippa Lee, entre famille dysfonctionnelle, influences adolescentes et passage brutal à l'âge adulte. Ce faisant, c'est un personnage riche et complexe qui se dessine petit à petit, le personnage incarné finalement par Robin Wright Penn prenant un peu plus d'ampleur à chaque flash-back. Histoire d'une (ou plutôt de plusieurs) libération(s), 'Les Vies privées de Pippa Lee' avance par touches, chaque élément de la mosaïque participant au trait final. Au travers de ces trois époques, la réalisatrice dresse une jolie galerie de portraits, porté par des comédiens inspirés : Maria Bello en mère psychotique, Julianne Moore en enjouée photographe lesbienne, et Alan Arkin, en mentor fatigué, sans oublier dans des seconds rôles - pourtant essentiels à l'intrigue -, la redécouverte des stars des années 1990, Keanu Reeves et Winona Ryder en trentenaires déboussolés. Fin et sensible, le film de Rebecca Miller peut aussi s'interpréter comme une histoire de l'émancipation féminine : même lorsqu'on la pense acquise, il reste toujours un combat à mener.

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 07:30
Goodbye Solo
GOOD BYE SOLO

Film américain de Ramin Bahrani avec Souléymane Sy Savané, Red West... (1h31)

Scénario :
Solo, chauffeur de taxi sénégalais à Winston-Salem, en Caroline du Nord, ne sait comment réagir à l'étrange requête de son client William. Ce septuagénaire taciturne et quelque peu désabusé lui demande en effet de le conduire deux semaines plus tard au sommet de la falaise de Blowing Rock, en aller simple.
Solo comprend petit à petit que William ne prévoit pas de revenir de son voyage. Espérant lui faire changer d'avis, Solo décide d'entrer dans sa vie en devenant son chauffeur attitré, pour ainsi garder un oeil sur lui et découvrir ses secrets. En dépit de leurs différences, les deux hommes vont vite réaliser qu'ils ont besoin l'un de l'autre, nouant ainsi une amitié peu probable.

La critique [evene] par Laurence Gramard
Après ‘Man Push Cart’ et ‘Chop Shop’, Ramin Bahrani quitte la métropole new-yorkaise pour un nouveau périple humain en Caroline du Nord. Dans la veine politico-sociale de ses précédents opus, ‘Goodbye Solo’ continue de dynamiter froidement le mythe de l’american dream, par le prisme d’un duo de héros ordinaires. Solo, émigré sénégalais et chauffeur de taxi volubile, rencontre un soir le taciturne et suicidaire William, vieil homme qu’il décide d’aider et de comprendre. Au premier plan, mains sur le volant, surgit l’image d’une Amérique moderne, multiculturelle, à la fois égarée et en quête d’un chemin à suivre. Tandis que juste derrière, se profile celle d’un pays résigné, désenchanté et ravagé par les regrets. Mis à nu par une réalisation sobre et soignée, parsemée de plans serrés sur leur visage, les protagonistes solitaires répandent sur le film une mélancolie étouffée, l’angoisse d’un vide omniprésent. Imaginés à partir de détails infimes - un langage, une habitude, une attitude -, arrachés à la réalité par un cinéaste ethnographe, les personnages puisent leur crédibilité dans le charisme étonnant des comédiens. L’ombrageux Red West et le candide Souléymane Sy Savané. Poétique, profond, presque philosophique, ‘Goodbye Solo’ s’intensifie crescendo, jusqu’à un final bouleversant, où du haut d’une montagne giflée par le vent, les deux hommes défient la mort. Toujours à mi-chemin entre documentaire et fiction, Ramin Bahrani décrit un drame sombre et gorgé de mystère, où les mots comptent moins que les silences et l’amitié plus que la vie.


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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 21:29

Florence Loiret Caille a des racines berrichonnes. Quand elle était enfant (et encore aujourd'hui...), elle venait régulièrement dans la maison familiale près de la Borne. Florence Loiret Caille viendra samedi 7 novembre à 17 heures au Palace de ROmorantin et à 21h au Cine Lumière de Vierzon, en compagnie de la réalisatrice, Sarah Léonor pour rencontrer le public.

Florence Loiret Caille a été véritablement découverte avec Trouble Every Day de Claire Denis en 2001. Elle a déjà travaillé avec avec de nombreux réalisateurs comme Erick Zonka, Benoit Jacquot, Michael Haneke, Xavier Giannoli, les frères Larrieu, Agnès Jaoui et plus récemment Zabou Breitman. Elle est également la complice fidèle de la plupart des films de Jérôme Bonnell, pour lequel elle s'est successivement métamorphosé en jeune fille endeuillée dans Le chignon d'Olga, en prostituée dans J'attends quelqu'un et en soeur fusionnelle dans La dame de trèfle (sortie automne 2009).

 

Au voleurAU VOLEUR

Film français de Sarah Leonor avec Guillaume Depardieu, Florence Loiret-Caille et Jacques Nolot. (1h40)

Samedi 7 Novembre à 17h au CIné Palace de Romorantin
et à 21h au Ciné Lumière de Vierzon
Séance en présence de Florence Loiret Caille, actrice et de Sarah Leonor, réalisatrice du film.


Bons de réduction pour ce film à éditer en cliquant ici !

Présentation

Isabelle enseigne, Bruno cambriole. Ensemble, ils commencent à croire qu'ils pourraient être heureux.
Le jour où l'étau policier se resserre, il l'entraîne dans sa fuite.
Au coeur de la forêt, ils se cachent et s'aiment, hors du temps, dans une tentative ultime de tenir éloignée la violence du monde.

La critique [evene] par Laurence Gramard
Il cambriole. Elle enseigne. Il survit. Elle aussi. Un jour, sans crier gare, ils s’enfuient. Outre son univers séduisant, entre réalisme et poésie, le premier long de Sarah Leonor repose sur un choix habile : réunir Guillaume Depardieu et Florence Loiret Caille, acteurs graves et impulsifs, pour incarner deux écorchés vifs en mal d’ailleurs. Sur fond de crise sociale et d’idéalisme utopique, la réalisatrice filme avec tendresse les désillusions d’un couple prisonnier de son époque. Soutenue par un choix musical original et audacieux, entre folk américain et tempos primitifs, leur échappée prend des allures de méditation lyrique. L’esthétique épurée et les dialogues sans surcharge impulsent à leur cavale une légèreté insouciante, un retour à la nature sensitif, presque douillet. Malgré une intrigue qui peine à trouver son rythme - le prologue mord excessivement sur l’évasion contemplative, censée constituer le zénith du récit -, le propos lui ne s’égare pas. Porte-parole d’un message simple, croire qu’une autre vie est possible, le duo de tragédiens évite l'écueil du misérabilisme. Appuyé par des seconds rôles solides, l’impassible Jacques Nolot en tête, ‘Au voleur’ comporte tout le charme d’une escapade hors du temps.


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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 11:03
Le Ruban blanc

 

 

LE RUBAN BLANC
de Michael Haneke

Film français, italien, autrichien, allemand en noir et blanc, 2009. (2h24)
Palme d'or - Festival de Cannes 2009

Présentation

Un village de l'Allemagne du Nord protestante. 1913-1914.
A la veille de la Première Guerre mondiale. L'histoire des enfants et adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village, leurs familles : le baron, le régisseur, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans. D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?

La critique [evene] par Mathieu Menossi
Mi-art, mi-science, le cinéma reste pour Michael Haneke le socle fantastique propice à ses expériences et ses projections mentales. Une fois de plus, c'est en anthropologue du septième art que le cinéaste autrichien nous revient avec 'Le Ruban blanc', un retour aux origines du mal dans ce qu'il a de plus ordinaire et d'insidieux. Celles du puritanisme le plus absolu, du désir frustré. Aux tenues immaculées et à la violence écarlate de Paul et Peter dans 'Funny Games', le réalisateur a substitué la neutralité d'un noir et blanc impartial et l'austérité d'une communauté aliénée à un protestantisme rigoureux. Comme d'habitude, Haneke se garde bien de fournir la moindre clé à son mystère. Il entretient le doute par les non-dits et une maîtrise incroyable du hors-champ. Au spectateur de se faire sa propre opinion sur la nature des méfaits et leurs responsables. Implacable et minutieux, Haneke dissèque ce microcosme villageois au rythme des saisons. Sa rigueur est brutale. Le cinéaste serre ses cadres au plus près des visages, ne laissant aucune chance à ses sujets. Il plonge dans cette société malade au bord de l'implosion, rongée par la malveillance, l'envie, la bêtise et la brutalité, les menaces et les vengeances perverses. Hantée par la peur de "s'égarer", elle s'évertue à marcher dans les pas de Dieu, sans comprendre que c'est de cette contrition et de ces souffrances ordinaires que naîtront les plus grandes monstruosités du siècle à venir. La sévérité de la mise en scène et la longueur du récit (près de 2h30) pourront malheureusement en dérouter plus d'un, mais 'Le Ruban blanc' confirme la très grande maîtrise de Michael Haneke à tous les niveaux de la réalisation, de l'écriture à la photographie, en passant par un casting époustouflant.
Une véritable leçon.


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