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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 07:28

Affiche du film Le Discours d un roiLE DISCOURS D'UN ROI
Film historique anglais de Tom Hooper avec Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter...(2009 - vostf - 1h58)

 


D'après l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l'abdication de son frère Édouard VIII.
D'apparence fragile, incapable de s'exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et d'affronter ses peurs avec l'aide d'un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles.
Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l'Allemagne nazie.

 

La critique [evene]
La note evene : 4/5La note evene : 4/5
  par Fabienne Jacob

 

A la simple vue d’un micro, le bègue Bertie (Colin Firth, Golden Globe du meilleur acteur, en attendant l’Oscar) perd tous ses moyens. Son absence de talent oratoire devient un enjeu crucial quand, contraint et forcé, le cadet est intronisé roi George VI, père de l’actuelle reine Elizabeth, après l’abdication de son frère qui préfère une Américaine divorcée à la couronne d’Angleterre. Comment un homme incapable d’aligner trois mots saurait-il se transformer en tribun capable de galvaniser un Empire de cinquante-huit pays ? Quand George VI parle, ses sujets regardent le bout de leurs chaussures.

Pourtant l’heure est grave, le spectre de la Seconde guerre mondiale plane sur l’Europe. Dans la bataille livrée pour surmonter son handicap, métaphore de la résistance à venir du peuple britannique face aux nazis, le Roi a deux alliés : sa femme (Helena Bonham Carter) et un orthophoniste aux méthodes peu orthodoxes (excellent Geoffrey Rush). Shocking ! Le sang bleu de Sa Majesté voit rouge. Les séances du roi avec son thérapeute iconoclaste qui lui intime l’ordre de proférer des insultes sont des morceaux d’anthologie.

L’Histoire par le petit bout de la langue est donc formidablement racontée ici. Et la façon de filmer les discours du Roi - gros plan sur la bouche et la mâchoire crispée de George VI et longs plans fixes sur le micro – évoque brillamment un temps où la radio était le média le plus puissant et où la parole politique n’avait rien perdu de son prestige ni de son pouvoir de persuasion.

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:16

Affiche du film Tribulations d une amoureuse sous StalineTRIBULATIONS D'UNE AMOUREUSE SOUS STALINE
Film polonais de Borys Lankosz avec Agata Buzek, Krystyna Janda... (2009 - vostf - 1h38)

 


Début des années 50. Sabine, sa mère et sa grand-mère vivent toutes les trois dans un petit appartement au coeur de Varsovie. Sabine viens d'avoir 30 ans et mène une vie sans histoire. Introvertie, elle peine à rencontrer des hommes, au grand désespoir de sa mère et sa grand-mère qui font tout pour la caser. Un beau jour, sortant de nulle part, elle rencontre l'énigmatique mais attirant Bronislaw. Sa présence chamboule la vie des trois femmes qui découvrent qu'il s'agit d'un agent du Parti. Aidée par sa mère et sa grand-mère, elle décide de lui régler son compte.

Tribulations : épreuves, tourments physiques ou moraux. C'est bien ce dont il s'agit dans ce récit sombrement drôle des amours d'une pure jeune fille sous le régime stalinien en Pologne. Ce mélange formel de genres répertoriés est une réjouissante réussite

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 17:49

 Inside Job INSIDE JOB

Documentaire américain de Charles Fergusson commenté par Matt Damon, Christine Lagarde, Dominique Strauss-Khan... (2009 - vost - 1h49)
La dépression mondiale a engendré pour des millions de personnes la perte de leur emploi et leur maison. Au travers d'enquêtes approfondies et d'entretiens avec des acteurs majeurs de la finance, des hommes politiques et des journalistes, le film retrace l'émergence d'une industrie scélérate et dévoile les relations nocives qui ont corrompu la politique, les autorités de régulation et le monde universitaire. Un film a été tourné entre les Etats-Unis, l'Islande, l'Angleterre, la France, Singapour et la Chine...
Le documentariste Charles Ferguson nous plonge sans ménagement dans la crise financière de 2008. Pourtant, tout est clair, compréhensible, pédagogique sans être jamais ennuyeux. Un documentaire édifiant dont on rêve qu'il puisse un jour faire bouger les choses et qui se dévore comme un thriller... 

  LUNDI 7 FEVRIER à 18h et 21h 


 Tribulations d'une amoureuse sous Staline TRIBULATIONS D’UNE AMOUREUSE SOUS STALINE

 Film polonais de Borys Lankosz avec Agata Buzek... (2009 - vostf - 1h38)
Années 50. Sabine, sa mère et sa grand-mère vivent toutes les trois à Varsovie. Sabine viens d'avoir 30 ans. Introvertie, elle peine à rencontrer des hommes. Un jour elle rencontre l'énigmatique mais attirant Bronislaw. Sa présence chamboule a vie des trois femmes qui découvrent qu'il s'agit d'un agent du Parti. Aidée par sa mère et sa grand-mère, elle décide de lui régler son compte !
Tribulations : épreuves, tourments physiques ou moraux. C'est bien ce dont il s'agit dans ce récit sombrement drôle des amours d'une jeune fille sous le régime stalinien en Pologne. Ce mélange de genres est une réjouissante réussite.  

 LUNDI 14 FEVRIER à 18h et 21h 


 

Le Discours d'un roi LE DISCOURS D’UN ROI
Film historique anglais de Tom Hooper avec Colin Firth (Golden Globe 2011 du meilleur acteur), Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter...(2009 - vostf - 1h58)
Le film raconte l'histoire vraie et méconnue du père de l'actuelle Reine Elisabeth, celui-ci va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l'abdication de son frère Edouard VII. D'apparence fragile, incapable de s'exprimer en public, considérés par certains comme inapte à la fonction ; George VI affrontera son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme. Sa voix retrouvée, il réussira à convaincre le peuple anglais de déclarer la guerre à Hitler. 
De cette histoire méconnue, Tom Hooper tire un film passionnant : un pur joyau qui mêle l'intime et l'Histoire, l'émotion et l'humour, le solennel et l'anecdote.  
LUNDI 21 FEVRIER à 18h et 21h

 


Même la pluie

MÊME LA PLUIE

  Film mexicain de Iciar Bollain avec Luis Tosar, Gael Garcia Bernal. (vostf - 1h44)
En Bolivie, le tournage d'un film sur Christophe Colomb est perturbé par les révoltes des habitants contre la privatisation de l'eau. Inspiré de faits réels, le film mêle habilement le drame social, la chronique et le film historique.
L'idée, au départ, était de réaliser un film d'époque sur le conquête espagnole en Amérique latine. Puis, le jeu des poupées russes a commencé, et Même la pluie est devenu une mise en abîme du cinéma, et de l'histoire, les échos du passé se propageant jusqu'à la Guerre de l'eau de Cochabamba.

  LUNDI 28 FEVRIER à 18h et 21h 


Incendies  INCENDIES
Film canadien de Denis Villeneuve avec Lubna Azabal, M. Gaudette.(2010 - 2h03)
Jeanne et Simon sont jumeaux. Au décès de leur mère, ils sont chargés de respecter ses dernières volontés. A leur grande surprise, Jeanne et Simon découvrent l'existence d'un père qu'ils pensaient mort, et d'un frère dont ils n'ont jamais entendu parlé. Alors que la jumelle est bien décidée à découvrir les secrets que cachait sa mère, son frère se montre davantage réticent. Mais leurs liens étroits vont les unir et tous deux vont aller au Moyen Orient, terre de leurs ancêtres, sur les traces de leur nouvelle famille...
La quête des origines, du secret, de l'impossible pardon, pour vous enflammer corps et âme ! un drame familial fort, puissant et bouleversant...
LUNDI 7 MARS à 18h et 21h 


Le Quattro Volte LE QUATTRO VOLTE

 Documentaire italien de Michelangelo Frammartino...(2010 - vostf - 1h28)
En Calabre la nature ne connait pas de hiérarchie. Tout être possède une âme. Pour s’en convaincre, il suffit de croiser le regard d’un vieux berger, d’une bête, d’entendre le son de la charbonnière, qui est comme une voix, ou bien d’observer le flottement du sapin battu par le vent...
Région la plus pauvre d’Italie, la Calabre est très marquée par les coutumes ancestrales et a pour principale ressource l’agriculture. A travers le récit des derniers jours d’un berger Michelangelo Frammartino s’interroge sur ce qui constitue le monde au sens originel du terme : l’humain, le végétal, l’animal, le minéral, trouvant grâce au réalisateur une égale dignité...

LUNDI 14 MARS à 18h et 21h 


Le choix de LunaLE CHOIX DE LUNA

Film bosniaque de Jasmila Zbanic avec Zrinka Cvitesic... (2009 - vostf - 1h40)
Luna et Amar, jeune couple de Sarajevo, tentent de surmonter l'alcoolisme de ce dernier. Un jour, il croise un camarade d'armée converti au wahhabisme qui lui propose un nouveau travail pour lequel Amar doit s'isoler dans une communauté vivant comme au siècle passé, sous surveillance. À son retour, il est radicalement transformé. Luna ne le reconnaît plus. Alors que les blessures de la guerre continuent de la hanter, son amour pour son mari est-il assez fort pour accepter ses changements ?
Aprés «Sarajevo mon amour»,»Le choix de Luna» est le deuxième long métrage de la réalisatrice Jasmila Zbanic, et encore une fois elle parle d’une famille qui essaye de se reconstruire et de surmonter les traumatismes de la guerre.
LUNDI 21 MARS à 18h et 21h 


Connaissance du Monde

PARIS 

 
Gérard Civet est notre guide de Paris. Capitale de la France, Mais aussi les villages qui s’y cachent. Partir à la recherche de la cité du Moyen Age, la ville Royale, les quartiers aristocratiques, bourgeois et populaires. Elle fascine et envoûte.  Des dizaines de générations d’hommes ont bâti cette ville ou s’entremêlent toutes les émotions : passion,  glamour, ville cosmopolite…  

LUNDI 21 MARS à 14h30 et 18h 


Winter's Bone WINTER’S BONE

Film américain de Debra Granik avec Jennifer Lawrence... (2010 - vostf - 1h40) 
Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa soeur dont elle s'occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n'a qu'une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix. 

Quand le monde des adultes devient fou ce sont les ados qui les remplacent...
Prix du Jury et du scénario au Festival de Sundance 2010 et à Deauville. 

LUNDI 28 MARS à 18h et 21H 


Route Irish ROUTE IRISH

 Film anglais de Ken Loach avec Mark Womack... (2009 - vostf - 1h49) 
En 2004, Fergus persuade son ami d’enfance Frankie d’intégrer son équipe d’agents de sécurité, à Bagdad pour un trés bon salaire. C’est leur dernière chance de “se faire du blé” dans cette guerre dont la privatisation va croissant. Ensemble, ils vont risquer leur vie dans une ville où règnent la violence, la terreur, l’impunité et l’avidité. Une ville par ailleurs inondée de milliards de dollars américains. Mais tout ne sa passe pas comme prévu...
Armé d'une caméra opérant au plus près, à fleur de peau des sensations éprouvées par les personnages, Ken Loach perfore avec la baïonnette de son objectif les manipulations, magouilles et autres saloperies effectuées par des sociétés civiles britanniques opérant pour le gouvernement pendant la guerre en Irak. 


LUNDI 4 AVRIL à 18h et 21h

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 07:48

Affiche du film Inside Job

 

INSIDE JOB
Documentaire de Charles Fergusson commenté par Matt Damon, Christine Lagarde, Dominique Strauss-Khan... (vost - 1h49)
La dépression mondiale, dont le coût s'élève à plus de 20 000 milliards de dollars, a engendré pour des millions de personnes la perte de leur emploi et leur maison. Au travers d'enquêtes approfondies et d'entretiens avec des acteurs majeurs de la finance, des hommes politiques et des journalistes, le film retrace l'émergence d'une industrie scélérate et dévoile les relations nocives qui ont corrompu la politique, les autorités de régulation et le monde universitaire. Narré par l'acteur oscarisé Matt Damon, le film a été tourné entre les Etats-Unis, l'Islande, l'Angleterre, la France, Singapour et la Chine.

 

La critique [evene]
La note evene : 5/5La note evene : 5/5
  par Isabelle Aithnard

Si ‘Wall Street 2’ prétendait dépeindre le cynisme des géants de la finance, ce thriller souvent jargonneux d'Oliver Stone fait figure de bluette comparé à ‘Inside Job’, un documentaire signé de Charles Ferguson, docteur en sciences politiques passé derrière la caméra.

Narré par Matt Damon, ‘Inside Job’ est un réquisitoire contre les responsables de la crise de 2008 dans laquelle le monde entier s'est enlisé. « Ce n'étaient ni des gangsters, ni des terroristes, mais des banquiers, des présidents haut placés conscients et responsables. Ce hold up, raconte le documentariste pour justifier le titre de son film, a été commis de l'intérieur ».

Clair, abordable et pédagogique, le travail de Charles Ferguson (primé au festival du film de Sundance en 2007 pour ‘Irak, de la dictature au chaos’) démontre, avec une rigueur et une précision quasi chirurgicales, les relations incestueuses entre Wall Street, le Trésor américain et les universités spécialisées dans la finance.

A l'aide d'un montage vif, serré et efficace, il explique, par le menu, comment les banques d'affaires ont spéculé sur l'effondrement des produits qu'elles avaient recommandés à leurs clients issus de la petite bourgeoisie et du prolétariat. Et comment elles ont orchestré une faillite quasi-mondiale en connaissance de cause et sans aucun scrupule.

Absent de l'image, présent à travers les questions qui poussent la plupart des intervenants (acteurs majeurs de la banque, de la politique, du journalisme rencontrés dans le monde entier) dans leurs retranchements, Ferguson se pose comme l'anti-Michael Moore, dont la partialité affaiblit souvent le propos. Cette brillante enquête s'achève sur un constat des plus amers : deux ans après le cataclysme, rien n'a vraiment changé. Pire, nous ne sommes peut-être qu’au début du cauchemar !

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 07:53

Affiche du film Somewhere

 

SOMEWHERE
Film américain de Sofia Coppola avec Stephen Dorff, M Monaghan.(vostf - 1h38)

 


A Hollywood, Johnny, un acteur à la réputation sulfureuse, enchaîne les verres, collectionne les filles et dérive sans trop se poser de questions.
Un matin, sa fille de 11 ans, débarque. Les moments passés ensemble, la fraîcheur de cette relation et la découverte de nouvelles responsabilités vont pousser Johnny à faire le point et à décider du sens qu'il veut donner à sa vie.

 

Complémentarité

 Le nouveau film de Sofia Coppola se rapproche en effet beaucoup sur la forme et le fond, Lost in Translation : un acteur au rabais, perdu, qui ne semble plus avoir goût à grand chose. Il faut aussi noter que le chef opérateur n'est autre qu' Harris Savides, qui a notamment travaillé sur Greenberg, un film qui se rapproche lui aussi de l'œuvre de Coppola. Cette dernière précise d'ailleurs avoir fait ce film «en ayant en tête un Bill Murray qui retournerait dans sa ville natale, et devrait face au jugement de sa famille sur ses choix de vie. Ce film est une pièce du puzzle»

  

Une prise dans le réel

 

SomewhereL'endroit où réside le personnage de Johnny Marco n'est autre que le Château Marmont, sur Sunset Boulevard, hôtel très prisé des stars hollywoodiennes. La réalisatrice y suivait régulièrement son père, et y a séjourné à plusieurs reprises. Le film a été tourné dans l'hôtel, qui rassemble un grand nombre d'anecdotes. On peut citer l'exemple du groupe Led Zeppelin, qui, pour faire réagir l'audience, a roulé en moto dans le hall de l'hôtel. Howard Hughes et Greta Garbo avait aussi leurs habitudes.

 

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 07:59

Affiche du film L Empire du Milieu du Sud

 

L'EMPIRE DU MILIEU DU SUD
Documentaire français de de Jacques Perrin et Eric Deroo. (1h26)
Sur des images d'archives inédites du monde entier qu'accompagnent des textes de la littérature vietnamienne, française et américaine, Jacques Perrin et Eric Deroo retracent l'histoire fascinante et douloureuse du Viêt-nam, de la colonisation française à la chute de Saïgon.

 

la critique

L'Empire du milieu du Sud est avant tout un incroyable assemblage d'archives, récoltées patiemment à travers le monde et formant une fresque visuelle retraçant l'histoire récente du Vietnam. Un voyage où la force évocatrice de la littérature fait corps avec les images pour une danse funeste dans ces terres idylliques.

 

La longue marche vers le sud

Tout commence par la légende des rois Hung, racontant la séparation d'un seigneur dragon et de son épouse, chacun faisant route à part vers le sud et le nord, la plaine et la montagne. Une séparation que le peuple du Vietnam n'aura de cesse de vouloir effacer. Aux ambitions expansionnistes du voisin imposant du Nord, le peuple viet préfère lorgner vers la plaine, l'horizon de son indépendance et de son salut.

C'est cette marche inlassable vers le Sud qui donne au film sa narration particulière et qui trouvera son dénouement dans la prise de Saigon par les troupes du Nord en 1975.

 

Jacques Perrin, à qui l'on doit Océans et Le Peuple migrateur, et Eric Deroo ont choisi de nous conter la douloureuse histoire d'un pays à la merci des conquêtes coloniales, des guerres, des idéologies meurtrières, par un incroyable travail d'archives remontant de la colonisation française à la défaite américaine.

Les images sont parfois dures (le sermon d'un enfant à un adulte à terre en pleine fureur communiste ), impressionnantes comme ces séquences montrant des guérilleros recouverts de feuilles de bambous pour tromper l'adversaire, témoignant de l'endurance insoupçonnée de cette « patrie des hommes qui n'ont jamais courbé l'échine ».

 

Les textes, puisant dans le répertoire vietnamien, la littérature française, américaine, les lettres de soldats, viennent apporter une dimension poétique au destin de ces hommes : «Dix ans à trimballer sur notre dos notre patrie verte».

La littérature rend ainsi supportable une histoire où il n'est question que de finitude et de défaites, d'un camp comme de l'autre. C'est dans ces contradictions que le film intrigue et fascine, dans la beauté d'une langue et l'horreur des événements décrits.

 

Le mal jaune

Des contradictions si familières à ceux qui y sont allés et en sont revenus, assaillis par un «mal jaune», cette mémoire d'une jeunesse perdue, fascinée par la gloire, la guerre, «ce fort beau spectacle», et par une mort à laquelle ils jettent un sourire incrédule, convaincus de leur propre invincibilité.

De la détresse des soldats français à la souffrance du peuple viet, les réalisateurs savent restituer la complexité des sentiments d'une époque et d'un peuple qui, combattant l'un, se livre à l'autre.

La narration du film, construite sur la géographie et la poésie, n'occulte pas pour autant la chronologie des événements brossée de manière impressionniste : du racisme ordinaire d'un hexagone parti «pacifier» la région aux exactions américaines et à la folie communiste des combattants d'Hô-Chi-Minh.

 

Si l'absence d'éclairage historique peut en rebuter certains, ce documentaire sortant des sentiers battus se démarque des films habituels du genre, à vocation pédagogique. Le documentaire de Perrin et Deroo s'attache moins à restituer la véracité des faits, à désigner les coupables, qu'à sonder la profonde nature de l'âme d'un pays condamné aux lendemains qui déchantent.

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 07:50

  Affiche du film Another Year

ANOTHER YEAR
Film anglais de Mike Leigh avec Jim Broadbent, Peter Wight, David Bradley...(vostf - 2h03)

 
Printemps, été, automne et hiver. La famille et l'amitié.
Amour et réconfort. Joie et peine. Espoir et découragement.
La fraternité. La solitude. Une naissance. Une mort. Le temps passe...

 

 

La note evene : 4/5La note evene : 4/5  la critique par Marion Haudebourg

Déjà auréolé d'une Palme et d'un Lion d'or, Mike Leigh n'a plus rien à démontrer. Et pourtant, 'Another Year' est une leçon de cinéma. Sans effets de manche et dans la simplicité. Mike Leigh construit son film par étape, chaque séquence correspondant à une journée inscrite dans chacune des saisons. Il raconte peu mais dit beaucoup. En filmant des scènes de vie quotidienne, il se fait léger - et drôle - en apparence. Mais par les regards et les silences, qui s'intensifient au cours du film, instaure un fort sentiment de solitude et de détresse. La grande réussite de 'Another Year' est la progression du personnage de Mary, secondaire avant de devenir principal. Elle évolue en périphérie du couple, parlant beaucoup, buvant beaucoup aussi. On ne sait pas qui elle est, d'où elle vient, ni quels événements ont eu lieu entre deux saisons. La fêlure est pourtant présente, sous-jacente puis flagrante. Les cadres se déplacent, la mettant au centre, tout à coup isolée, silencieuse et triste. 'Another Year' est ainsi d'une finesse et d'une complexité insoupçonnables dans les premiers temps du film, jouant toujours sur deux tons, faisant se succéder éclats de rire et tension dramatique, selon que l'on s'attache aux dialogues ou au sous-texte de la mise en scène. Lesley Manville, qui interprète Mary, est une pièce maîtresse de ce jeu de dupes, instaurant à son personnage de plus en plus de noirceur, de plus en plus de retenue. Sans égaler la profondeur d'un 'Secrets et mensonges', 'Another Year' s'impose comme un brillant exercice de mise en scène.

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 07:29
Affiche du film Les reves dansants sur les pas de Pina Bausch
LES RÊVES DANSANTS...
sur les pas de  Pina Bausch
Film allemand de Anne Linsel avec Pina Bausch (vostf - 1h30)
l'histoire
En 2008, Pina Bausch, quelques mois avant sa mort, décide de reprendre son fameux spectacle Kontakthof, non plus avec sa troupe, mais avec des adolescents de 14 à 18 ans qui ne sont jamais montés sur scène et n'ont jamais dansé. Ce documentaire est leur histoire ...
la critique
Annoncé comme un documentaire, ce film raconte- ne vous y trompez pas- une vraie histoire : des adolescents découvrent le monde de la danse contemporaine en se lançant un défi personnel pour les uns, d'autres s'y rendent, au prime abord ,pour "voir" ou se projeter dans une cour de récréation pas comme les autres. Tous vont, peu à peu, se prendre au jeu . Chemin faisant, ils livrent un peu d'eux-même, leurs joies, leurs peines ... ils se racontent, s'expriment avec pudeur, avec enthousiasme ... et tout ne sera plus comme avant : sur les chemins de la vie, la danse leur a fait un beau cadeau ! Un vrai miracle : que l'on soit néophyte ou passionné, tout le monde va y trouver son bonheur !
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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 07:19

  Affiche du film Le dernier voyage de Tanya

 

LE DERNIER VOYAGE DE TANYA
Film russe de Aleksei Fedorchenko avec Yuliya Aug, Igor Sergeyev... (vostf - 1h15)

 
A la mort de son épouse Tanya, Miron aspire à un dernier voyage avec sa bien-aimée respectant le rituel des Mériens, une ancienne tribu russe dont les traditions perdurent. Accompagné de son meilleur ami Aist, ils sillonnent la Russie. Comme le veut la coutume, Miron partage avec son ami les souvenirs les plus intimes de sa vie conjugale.
Mais au bord du lac sacré sur les berges duquel ils font leurs adieux à Tanya, Miron se rend compte qu'il n'était pas le seul à l'aimer...

 

 

REVUE DE PRESSE

Le Monde qui souligne la rareté de cette « perle » désignant une « occasion après tout pas si fréquente de découvrir un film russe de ce calibre » se place en totale opposition avec Studio Cinélive arguement que le spectateur « peut pourtant sans peine se laisser captiver par la beauté imposante et fascinante de sa mise en images. Mais la fâcheuse tendance d' Aleksei Fedorchenko à se regarder filmer crée petit à petit une distance dommageable avec le récit, emprisonne l'émotion et finit par nous faire décrocher de son récit ». Télérama pense que « le réalisateur gagnerait, à l'avenir, à se passer de quelques afféteries inutiles» ajoutant qu' « On les oublie, elles comptent à peine devant son aisance à jouer de l'espace et de la durée ». Malgré sa « délicatesse et l'étrange sérénité » Excessif

craint que «  sans faire plus de bruit qu'un battement de cœur, Le dernier voyage de Tanya est d'une telle discrétion qu'il risque de passer sous le radar. »

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 07:13

  Affiche du film Amore

 

AMORE
Film italien de Luca Guadagnino avec Tilda Swinton, Pippo Delbono... (Io sono l'amore - vostf - 1h58)
Dans le demeure des Recchi, grande famille industrielle lombarde, c'est l'heure du changement de génération. Le fondateur de l'entreprise lègue l'affaire familiale à son fils, Tancredi. Emma, qui l'a épousé pour échapper à sa vie en Russie, est une belle dame du monde, fine, intelligente,élégante, qui étouffe sous des conventions sociales trop rigides. Un jour, elle fait la rencontre d'Antonio, un cuisinier ami de son fils, et une folle passion naît entre eux.

 


Echos de la critique...

Amore, le dernier film de Luca Guadagnino, est une réussite. Studio Cinelive semble conquis et tranche : «Amore est étouffant de beauté. À l'image de celle qui campe son héroïne : Tilda Swinton, une actrice inouïe pour qui le cinéma n'a aucune frontière, pas plus de pays que de genre.»

Le Monde reste plus modéré mais précise que «Amore  n'est pas un film parfait. Il est plein de digressions inopportunes - les révélations sur la sexualité de la jeune Betta, les tribulations économiques de la tribu Recchi. Et le scénario ne se hisse pas toujours à la hauteur de la mise en scène. Mais il faut fouiller dans sa mémoire pour en rapporter ces réserves, qui restent cachées par l'éblouissement que provoque la projection d'Amore sur grand écran.»

Le Parisien ne cesse pas d'encenser le film. Pour le quotidien, «sur un thème archiconventionnel — la révolution de la passion dans le quotidien rangé d’une grande bourgeoise —, Luca Guadagnino réussit un drame social et sensuel d’une grande beauté.»

Le film tient aussi toutes ses promesses pour L'Express, pour qui «c'est un buffet fort bien achalandé en affrontements et en passions exacerbées, qui nourrit un scénario aux virages inattendus». Une réussite.

Le Nouvel Observateur est cependant plus mesuré, et précise que le film «est, au fond, du Delly opératique sans morale rétrograde où l’argent – omniprésent – et Tilda Swinton règneraient, souverains. Vous aimez les sagas feuilletonesques ? »Amore« mérite un bout de chemin.»

Télérama salue quant à lui la performance de l'actrice principale, qui sauve le film par «l'élégance et le mystère de la grande comédienne. Ils empêchent une (longue) partie de campagne et de jambes en l'air, avec marguerites et libellules, de sombrer dans le ridicule...»

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