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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 09:36

Un Château en Italie

Séance exceptionnelle à partir de 20h le jeudi 24 0ctobre : projection du film suivie d'un débat interractif en direct de Paris avec l'équipe du film : réalisatrice et acteurs.

 

UN CHATEAU EN ITALIE
Film français de Valeria Bruni Tedeschi avec Louis Garrel, Xavier Beauvois, Valeria Bruni Tedeschi... (2012 - 1h44)
Louise rencontre Nathan, ses rêves ressurgissent.
C'est aussi l'histoire de son frère malade et de leur mère, d'un destin: celui d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne.
L'histoire d'une famille qui se désagrège, d'un monde qui se termine et d'un amour qui commence.

“Un château en Italie”, nouvelle autofiction entre fantaisie et tristesse de Valeria Bruni Tedeschi

Festival de Cannes 2013 | Dans “Un château en Italie” (en compétition), nouveau film plus ou moins autobiographique, Valeria Bruni Tedeschi jongle habilement entre le récit tragique (un frère qui meurt) et les scènes ultra-comiques.

 Valeria Bruni Tedeschi dans Un Château en Italie . ©...

Valeria Bruni Tedeschi dans Un Château en Italie. © Ad Vitam

Cette fois, elle perd son grand frère adoré (il meurt du sida). Elle tombe amoureuse d'un garçon qui a presque vingt ans de moins qu'elle. Elle veut coûte que coûte devenir mère tout en entretenant une relation tumultueuse avec la sienne. Elle est une actrice qui s'est arrêté de jouer, qui se cherche encore. C'est à la fois Valeria Bruni Tedeschi (VBT) et pas elle. C'est sa vie, son histoire, mais pas exactement. Aucune sœur célèbre dans les parages, par exemple...

Avec Il est plus facile pour un chameau et Actrices, ce film-ci forme un triptyque parfaitement homogène et cohérent. On sent toujours la « Lvovsky touch » : la fidèle Noémie, à nouveau coscénariste, a dirigé VBT comme actrice dès les années 90 (Oublie-moi) et l'a ensuite aidée à devenir réalisatrice, à son trouver son tempo – le rythme compte beaucoup dans ce cinéma aux humeurs multiples.

Mais le bricolage gracieux des débuts a fait place à une indéniable dextérité dans l'articulation de la fantaisie et de la tristesse. Il y a des pans de récits des personnages qui dépassent en intensité les deux premiers « volets ». La tragédie du frère mourant sur fond de luxueuse villa italienne décrépite rappelle la splendeur malade du Jardin des Finzi-Contini, de Giorgio Bassani (et son adaptation à l'écran par Vittorio de Sica). Marisa Borini (la propre mère de VBT, qu'on retrouve de film en film) est de plus en plus spectaculaire, drôle et effrayante. Xavier Beauvois fait beaucoup d'effet en artiste raté et parasite, ancien protégé de la fille et de la mère, ayant perdu son don et ses charmes.

L'autofiction amoureuse paraît d'abord plus gauche, qui réunit, sépare et rabiboche (etc., comme dans Actrices), VBT et Louis Garrel. Or, c'est grâce à cette veine-là que se produit un véritable happening comique, dans une clinique où l'on recueille le sperme et pratique l'insémination artificielle. La précision hyperréaliste de ces scènes et leur crescendo délirant méritent, à tout le moins, la palme du plus grand fou rire provoqué par un film de la compétition.

 

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