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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 07:37

L'Apollonide, souvenirs de la maison close 

 

L'APOLLONIDE Souvenirs de la maison close
Film français de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca... (2011 - 2h05)


A l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.

 

 

Avec L'Apollonide - Souvenirs de la maison close, Bertrand Bonello offre un récit en vase clos, romanesque et tournoyant joliment autour des corps flottants des douze pensionnaires de ce joli bordel.

 

Des visages en noir et blanc qui se succèdent l'un après l'autre. Le teint diaphane, le regard teinté de mélancolie, les douze pensionnaires de L'Apollonide s'offrent à nous dès l'ouverture du récit. Entrée en matière dans ce bordel où les corps s'épanchent et les hommes s'effacent derrière leurs masques. Dès le départ, on sait que cette délicieuse harmonie qui règne ici ne durera pas. «Ça change doucement», entend-on. Et ce changement se manifestera à travers le visage de Madeleine, cette prostituée au visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de cette femme qui rit, la vie des autres filles s'organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close et le masque tombe peu à peu.

 

L'Apollonide - Souvenirs de la maison closeDes verres de champagne en cristal émane un son distendu et commun. Les pensionnaires aux lèvres rouges s'accordent des rituels et se laissent volontiers aller aux confidences. Avec pudeur et discernement, Bertrand Bonello laisse planer sa caméra dans cette enceinte aux allures de théâtre. L'élégance est de mise dans cette Apollonide au rythme syncopé, qui filme les corps de ces jeunes femmes avec la plus belle des pudeurs. Les plans sont fluides, la boucle se boucle joliment avec le plan final, et les femmes s'abandonnent peu à peu devant la caméra de Bertrand Bonello. De cette Apollonide, on retiendra la dignité et la tolérance. Et du metteur en scène sa capacité à transcender ses influences à la fois musicales et picturales. Ne vous reste plus qu'à prolonger le plaisir avec l'écoute de «Nights in white satin» de The Moody Blues... Et la grâce sera totale.

 

Par Laure Croiset pour "Toutlecine.com"

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