Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 08:09

The Dictator

Sacha Baron Cohen nous emmène dans son nouveau délire avec un enthousiasme communicatif. Bien en phase avec l'actualité, il concocte avec The Dictator une comédie toujours autant à l'opposé du politiquement correct, et ça fait du bien.

 

Général-Amiral du Wadiya, Aladeen est un homme heureux. Personne ne conteste son statut de chef suprême, sauf des petits enquiquineurs nommés Nations Unies, ce qui le force à aller à New York. C'est le début des ennuis : victime d'un complot, il va devoir se battre pour avoir le droit d'opprimer à nouveau son peuple en toute tranquillité.

 

The DictatorLe ton est donné dès la dédicace de début de film : « à la mémoire de Kim Jong-il », illustrée par une photo du défunt. Contrairement aux précédents longs-métrages de Sacha Baron Cohen ( Bruno, Borat), The Dictator n'est pas un faux documentaire, mais une « vraie » fiction, à la Ali G. Bien entendu, tout l'intérêt du film repose sur les allusions à peine déguisées à des personnages bien réels. On pense pêle-mêle à Khadafi, Sadam Hussein ou plus récemment Bachar Al Assad, fusionnés en une sorte de tyran ultime qui n'a honte de rien, pour notre plus grand plaisir. Le héros du film, complètement barré, n'a rien à envier à ses précédentes compositions, il fait d'ailleurs penser par moment à une sorte de Borat qui aurait tout un pays à ses pieds, avec le comportement qui va avec et les répliques d'anthologie (« ah, l'Amérique : construite par les Noirs, achetée par les Chinois »)

 

The DictatorSi l'on peut regretter la courte durée du passage de John C Reilly, difficile de ne pas apprécier la composition de Ben Kingsley, qui se lâche comme jamais dans le rôle du machiavélique Tamir. Mais la meilleure idée du casting c'est d'avoir associé Anna Faris à Sacha Baron Cohen pendant toute une partie du film. Il a trouvé une camarade aussi folle que lui avec la comédienne, pur produit de l'humour déjanté à l'américaine (la série des Scary Movies, entre autres). Son personnage de pacifiste naïve à l'extrême complète à merveille celui du dictateur. Pour ceux qui s'inquiétaient du parti pris (« bouh, le vilain Cohen se moque d'un dictateur arabe, et pas des autres »), respirez. Si l'on devait retenir un quelconque « message » au delà de toute provoc', ce serait bien plus une condamnation de l'hypocrisie des États-Unis et de l'ONU, forts avec les faibles et faibles avec les forts : l'hilarant personnage de Lao (Bobby Lee), représentant chinois que personne n'ose critiquer, est là pour le rappeler.

 

The DictatorLà où le réalisateur Larry Charles pêche un peu, c'est dans l'enchaînement de l'intrigue : on sent trop que le cheminement de l'histoire est uniquement conditionné par les gags successifs et rien d'autre, mais c'est presque un mal pour un bien, il n'y a aucun temps mort. Longue vie à Aladeen.

 

Par Yérim Sar pour "toutlecine.com"

Partager cet article
Repost0

commentaires