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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 07:46
Pure

    

PURE
Film suédois de Lisa Langseth avec Alicia Vikander, Samuel Froler, Joséphine Bauer (2010 - vostf - 1h38)
 

 

Katarina a 20 ans et habite une sombre banlieue de Göteborg. Elle n’a pas terminé sa scolarité et redoute de finir comme sa mère. Un jour, elle tombe par hasard sur une vidéo YouTube avec une musique de Mozart et tombe immédiatement sous le charme de ce morceau. Elle parvient à se faire engager comme réceptionniste à la salle de concert de la ville. Adam, le chef d’orchestre, la remarque et, bien que celui-ci soit marié, ils entament une relation. Au début, Katarina est au septième ciel, mais elle réalise bien vite qu’elle est non seulement en train de mettre en jeu son ancienne vie, mais aussi la nouvelle identité qu’elle s’est forgée de toutes pièces. Elle se retrouve alors emportée dans une spirale de mensonges et d’imposture…

 

Sur ce canevas initiatique, la jeune cinéaste dessine le chemin chaotique de son héroïne, malmenée entre fascination, obstination et manipulation. Et contrebalance la prévisibilité de son scénario par le choix d’une mise en scène rugueuse et revêche.

 

Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Pure" et de son tournage !

Première fois au cinéma, mais pas la dernière !

C'est le premier rôle au cinéma d'Alicia Vikander, qui lui a valu le prix de la Meilleure actrice aux Guldbagge 2011 (l'équivalent des Césars suédois), ainsi que le prix "Shooting stars" au Festival international du film de Berlin. Elle vient de tourner dans "Crown Jewels" d'Ella Lemhagen et va bientôt jouer aux côtés de Jeff Bridges dans The Seventh Son.

Théâtre et cinéma

Avec ce premier long-métrage, Lisa Langseth adapte la pièce de théâtre "L’Aimé", qu'elle avait également mise en scène en 2004 au théâtre Elverket de Stockholm. Auteur et metteur en scène de plusieurs pièces depuis l'âge de vingt ans, et admiratrice de Stig Larsson (dont elle a vu la version télévisée de "PDG" à treize ans), elle a voulu retranscrire cette œuvre en images. La réalisatrice explique : "Le film et la pièce de théâtre sont deux œuvres totalement différentes. L’intrigue est la même, mais la pièce est un monologue qui se passe entièrement dans la tête de Katarina, dans un monde qui ne correspond en rien à la réalité. C’est difficile à rendre au cinéma, et j’ai dû réinventer la structure."

Scènes de ménage...

Lorsque Lisa Langseth a présenté la pièce "L'Aimé", celle-ci a provoqué le divorce de plusieurs couples. En effet, les uns défendaient le personnage de Katarina, les autres le personnage d'Adam. Ils étaient même partagés sur le fait de savoir si cette histoire était une histoire d'amour ou non ! La cinéaste confie espérer que le film puisse avoir le même effet...

Passionnée de musique classique

La musique jouant un rôle primordial dans le film, la réalisatrice a choisi de tourner à Göteborg pour sa belle salle de concert, et pour le brio de l’orchestre philharmonique de la ville. Le Requiem de Mozart que découvre Katarina devient une véritable obsession : "Elle n’écoute pas comme tout le monde, elle se sert de la musique comme d’une drogue, une forme d’échappatoire", affirme Lisa Langseth. La musique est aussi, pour elle, un cercle fermé, qui appartient sans nul doute à une certaine élite culturelle, mais que nous avons tous la possibilité de découvrir.

Ambivalence

Le personnage d'Adam est celui d'un homme froid, intelligent, sûr de lui, manipulateur et obtenant tout ce qu'il veut des autres. Cependant, l'acteur qui l'interprète (Samuel Froler) et la réalisatrice ont essayé de le rendre plus sympathique pour apporter une ambivalence, et faire en sorte qu'il ne soit pas seulement le "méchant" de l'histoire : "Je ne supporte pas les personnages tout blancs ou tout noirs, je les trouve ennuyeux. D'un certain point de vue, Katarina, la protagoniste du film, est admirable, mais elle est aussi compliquée et difficile à vivre, pour moi elle n'est pas du tout quelqu'un de bon", souligne Lisa Langseth. Ce qui plait à cette dernière chez ce personnage, c'est qu'elle ne se préoccupe pas de son poids et qu'elle n'écoute pas la musique de Shakira comme beaucoup de jeunes filles de son âge. Bien au contraire, elle cherche quelque chose de différent et de plus stimulant intellectuellement.

Identité

Katarina modifie son identité pour plaire à son amant. La réalisatrice s'interroge : Y-a-t-il un "moi" véritable ? Pour elle, ce qui forme un être humain est essentiellement l'image que l'on a de soi, et aussi la position occupée dans la société. Lorsqu'elle était au collège, la classe de la cinéaste a été transférée dans un quartier beaucoup plus chic. Ce fut un choc pour elle : "Cette expérience m'a influencée énormément.(...) A la maison on dormait dans le salon sur un canapé lit, là-bas on n'osait à peine s'asseoir sur le sofa de style. Et encore je ne suis pas issue de la classe ouvrière. J'ai vite compris que l'impression qu'un groupe a d'une personne est déterminante pour se faire accepter ou non", se remémore Lisa Langseth.

 

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