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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 06:14
Le Havre

 

LE HAVRE
Film français de Aki Kaurismäki avec André Wilms, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin... (1h33)
 

 

Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s’est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d’être plus proche du peuple en le servant. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique noire. Quand au même moment Arletty tombe gravement malade et doit s’aliter, Marcel doit à nouveau combattre le mur froid de l’indifférence humaine avec pour seules armes son optimisme inné et la solidarité têtue des habitants de son quartier. Il affronte la mécanique aveugle d’un Etat de droit occidental, représenté par l’étau de la police qui se resserre de plus en plus sur le jeune garçon refugié. Il est temps pour Marcel de cirer ses chaussures et de montrer les dents.

 

Le Havre : Aki Kaurismäki in paradise 

Après Mathieu Amalric ( Tournée) et Abel-Gordon-Romy ( La Fée), c'est le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki qui a choisi la ville portuaire du Havre comme décor à sa nouvelle fiction. Optimiste et caustique.

 

Marcel Marx ( André Wilms, postulant sérieux au titre de César du meilleur acteur) est un ex-écrivain et bohème renommé qui s'est exilé volontairement au Havre. Cireur de chaussures le jour, pilier de bar la nuit, Marcel mène une vie satisfaisante auprès de sa femme Arletty ( Kati Outinen). Jusqu'au jour où sa route va croiser un enfant immigré originaire d'Afrique noire... Une malette, un imperméable, un homme au chapeau... Aki Kaurismäki pose deux-trois éléments de fiction dans cette ville à l'architecture surannée. Teinté d'une nostalgie douce-amère, Le Havre pose la fraternité au coeur de son récit. Car le cinéaste a foi en l'homme et croit encore à la solidarité d'un quartier, lorsque l'injustice fait surface. C'est ainsi que le spectateur suivra Marcel Marx dans sa course folle pour sauver ce jeune garçon réfugié. Faisant face à la jungle de Calais et l'étau de la police (incarnée ici par un Jean-Pierre Darroussin impeccable), jamais il ne perdra foi.

 

Le HavreMais avec Aki Kaurismäki, rien n'est aussi facile et le discours possède différents niveaux d'interprétation. Teintant son récit de couleurs sombres et intenses, le cinéaste met aussi en lumière la gravité d'un monde qui ne tourne pas tout à fait rond. Parmi les tumultes de la ville, les réfugiés sont placés d'un camp à un autre, sans discernement et les hommes sont prêts à tout pour préserver leur quiétude, quitte à dénoncer les égarements de son voisin du dessous (c'est là que Jean-Pierre Léaud apparaît). Entre optimisme forcené et mélancolie profonde, Le Havre appartient à cette famille de films au parfum subtil et délicat, qui donne foi en l'homme.

 

D' Ozu à Jacques Tati, en passant par Charlie Chaplin et Jean-Pierre Melville, les influences d'Aki Kaurismäki sont à la fois multiples et singulières. Point d'ancrage réaliste dans cette fiction aux allures de fable humaniste, juste un récit qui réchauffe nos âmes endolories. Et l'incursion du rock qui réveille de Little Bob suffira à nous donner le sourire !

 

Par Laure Croiset


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