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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 07:52

La Grotte des rêves perdusLA GROTTE DES REVES PERDUS
Film documentaire de Werner Herzog avec Volker Schlondorff. (2010 - 1h30)
 

 

C'est une grotte immense, protégée du monde depuis 20 000 ans parce que le plafond de son entrée s'est effondré. C'est un sanctuaire incrusté de cristaux et rempli de restes pétrifiés de mammifères géants de la période glaciaire. Pourtant, ce n'est pas le seul trésor que ce lieu unique au monde avait à nous offrir...
En 1994, au sud de la France, les spéléologues qui ont découvert la grotte sont tombés, ébahis, face à des centaines de peintures rupestres, des oeuvres d'art spectaculaires réalisées il y a plus de 30 000 ans - presque deux fois plus vieilles que les peintures rupestres les plus anciennes découvertes jusqu'alors. Ces dessins, ces oeuvres, ces témoignages exceptionnels ont été créés à l'époque où les hommes de Néandertal parcouraient encore la Terre, en un temps où les ours des cavernes, les mammouths et les lions étaient les espèces dominantes sur notre continent.
Depuis, seules quelques très rares personnes ont été autorisées à pénétrer dans la grotte, et ses chefs-d'oeuvre sont restés à l'abri des regards - jusqu'à ce que Werner Herzog obtienne l'autorisation d'y réaliser un documentaire d'exception. Avec ses caméras 3D, Herzog a capté toute la beauté de ces merveilles dans l'un des sites les plus grandioses qui soit. Dans un saisissant voyage visuel, Herzog nous entraîne à à la rencontre de nos très lointains ancêtres, à la découverte de la naissance de l'art, de la symbolique puissante des lieux et des étranges personnes qui vivent aujourd'hui dans les environs.

Avec La Grotte des Rêves Perdus, Werner Herzog balade sa caméra à travers la grotte de Chauvet et sort de l'ombre un lieu oublié de l'humanité. Privilège unique accordé au réalisateur de Grizzly Man, les spectateurs découvrent, en même temps que lui, avec émerveillement les peintures rupestres parmi les plus vieilles du monde.

 

Une nature presque sauvage, à peine domptée par l'Homme. L'Homme, à nouveau le sujet principal de ce documentaire signé du réalisateur allemand. Le réalisateur, fasciné par ces lieux uniques presque oubliés de tous tente de percer le mystère de ces hommes, les premiers homo sapiens, et de leurs peintures déjà si élaborées.

 

Il trépigne comme un enfant, la caméra-épaule de Werner Herzog gigote dans tous les sens ; impatient qu'il est de pénétrer dans cette caverne, véritable cathédrale souterraine, les stalagmites en guise de cierge.. Les œuvres exposées pour la première aux yeux du monde entier, ne sont pas de Raphaël ni même de Michel-Ange. Elles n'en demeurent pas moins des pièces magistrales de simplicité. Le cadre, la délicate et fragile pierre sur laquelle est apposée la signature de ces artistes « néo-lithiques »lui a pourtant causée plus d'un tourment technique. Qu'importe, il se plie aux exigences drastiques de préservation ce « temple » de l'art rupestre et immortalise avec la plus grande fidélité possible et disponible le moindre centimètre carré.. Sur les pans de la caverne, chevaux, ours, ou encore rhinocéros, sont dépeints avec habileté et consécration. Accompagné par les premiers scientifiques au travail dans la grotte,l'écoute d'Herzog, attentive, est celle d'un enfant bercé par les histoires magiques que lui racontent ses parents avant de s'endormir.

 

La Grotte des rêves perdusLa bande-originale est de même acabit, tout autant respectueuse et en adéquation avec ce lieu chargé d'histoire. Mélange de sonorités primitives et de musique classique, l'ambiance, l'atmosphère s'alourdissent autour du spectateur, qui se sent alors envahi par un profond égard, à cet hommage et à cet héritage, l'un des premiers que l'Homme a laissé en patrimoine aux générations futures. Car le sujet est bien là : En quoi leurs œuvres déterminent-elles leur appartenance à l'humanité ? A quoi ces hommes aspiraient-ils à dessiner avec autant de maîtrise, un bestiaire tout aussi varié qu'authentique, sur les murs de ces grottes ? Le spectateur est alors libre de donner sa réponse. Werner Herzog a livré la sienne.

 

Par Rodolphe Langlois pour "Toutlecine.com)

 

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