I LOVE YOU PHILLIP MORRIS
Comédie dramatique américaine de Glenn Ficarra, John Requa avec Jim Carrey, Ewan Mcgregor, Leslie Mann... (1h36)
L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Phillip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique Notamment de ne pas moisir en prison?.
Jusqu'où peut-on aller par amour ? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme.
La critique [evene] par Anne-Claire Cieutat
C’est pour le moins une histoire rocambolesque, dont le générique ici nous garantit - non sans un certain humour - la véracité. Voici donc déployé, dans un agile tour de passe-passe scénaristique (signé des deux réalisateurs, Glenn Ficarra et John Requa dont c’est ici la première réalisation), le parcours de Steven Russell, ex-père de famille et paroissien idéal, employé modèle, homosexuel charismatique et génial escroc.
Le scénario, comme le montage, enchaîne, croise, confronte les épisodes - tous hauts en couleur - de son étourdissante trajectoire : de la Virginie au Texas, des pelouses ensoleillées à l’univers carcéral, en passant par le monde du droit et des affaires où Russell manipule ses interlocuteurs avec brio et allégresse.
L’homme intrigue, son interprète fascine. Jim Carrey, l’acteur le plus élastique au monde, canalise son énergie - que l’on sait considérable - et distribue ses cartes selon la couleur des péripéties (regard lumineux et frontal, sourire à intensité variable, mouvements de nuque et d’épaules d’une souplesse éloquente). Sa dextérité donne au film son élan, et le fait louvoyer entre comédie délurée, romance transie (c’est la part la plus flottante du film) et drame mi-miel, mi-fiel aux dialogues souvent percutants.
Face à lui, Ewan McGregor fait de son amant Phillip Morris un garçon discret, mais émouvant. Cheveu doré, regard azur, sa douceur tantôt féminine, tantôt enfantine, offre le parfait contrepoint au relief de son pétulant partenaire à l’hyper-centre de ce film.
