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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 07:28

 Il était une fois en AnatolieIL ETAIT UNE FOIS EN ANATOLIE
Film turc, bosniaque de Nuri Bilge Ceylan avec Muhammed Uzuner, Yılmaz Erdoğan, Taner Birsel... (2011 - vostf - 2h30
Au cœur des steppes d’Anatolie, un meurtrier tente de guider une équipe de policiers vers l’endroit où il a enterré le corps de sa victime. Au cours de ce périple, une série d’indices sur ce qui s’est vraiment passé fait progressivement surface.

Nuri Bilge Ceylan à l'épreuve du temps 

Avec Il était une fois en Anatolie, le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan confronte son récit policier au temps qui passe et aux paysages arides d'Anatolie. Long, contemplatif, mais sublime.

 

Once upon a time in AnatoliaUn meurtre. Un procureur et un médecin sillonnent les routes en quête du cadavre. Le meurtrier présumé les accompagne. Il fait nuit. 2h37 à sillonner ainsi la steppe anatolienne... Le temps peut sembler long, très long. Les discussions vont bon train. Sur la lenteur administrative, les tracas quotidiens, le souvenir d'une femme sublime. L'affaire s'éternise.

 

On comprend bien que l'essentiel ici n'est pas la résolution finale, mais l'avancée progressive du récit et l'importance accordée à la narration. C'est seulement au bout d'1h30 que le cadavre sera retrouvé dans un champ. Les chiens aboient, les rires naissent à l'évocation du nom Clark Gable. Le corps est intransportable. On reste dans le cercle, saisi par ce déplacement progressif du récit. Et si tout ceci n'était qu'un conte ? «Je me souviens d'une nuit qui a commencé comme ça...», entend-on alors.

 

Et pendant ce temps, Nuri Bilge Ceylan filme les phares des voitures avançant dans la steppe anatolienne... La longue route se dessine, presque sans fin. On s'interroge sur la teneur d'un tel récit. Et puis, on se laisse happer par l'échange qui naît entre ces deux hommes, enfermés dans une société archaïque, qui avance doucement...

 

Par Laure Croiset

 


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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 07:09

Connaissance du Monde
AUSTRALIE : L'AVENTURE DU CONTINENT ROUGE
Film et récit de Jean Charbonneau


Lundi 28 Novembre à 14h30 et 18H au Palace de Romoratin

Dimanche 11 Décembre à 14h30 au Ciné Lumière de Vierzon

 

Au fin fond du monde, cette île immense et sauvage a été le cauchemar des forçats et l’eldorado des aventuriers, même si, aujourd’hui le pays est devenu moderne et bien organisé. En réalité, il existe deux Australie : l’Australie littorale où se concentre 90% de la population, le cœur tourné vers l’Océan. C’est l’Australie des villes et des jardins, l’Australie verte des forêts d’eucalyptus, des vignobles, des champs et des verts pâturages. L’autre Australie couvre 70% du continent, rude, sèche, inhabitable. C’est l’Australie rouge et noire de l’outback, rouge comme les déserts implacables sillonnés de pistes poussiéreuses, noire comme la population aborigène qui peuple ces réserves où vous n’avez pas le droit d’aller.
 

 

Même si le rêve des voyageurs colle souvent à cette nature rouge, aride et sauvage, Jean CHARBONNEAU et Dong WEI ont voulu équilibrer leur reportage, en visitant d’abord Sydney, la plus grande ville du Pacifique Sud, puis en explorant l’Océan, plongeant parmi les lions de mer, flirtant avec les baleines australes en migration. Partout, ils ont cherché à rencontrer des habitants, des aventuriers originaux, chercheurs d’opale, peintres aborigènes ou sculpteur de sable, des personnages typés qui débordent d’imagination, et nous font tous rêver.

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 07:25

 Hors SatanHORS SATAN
Film français de Bruno Dumont avec David Dewaele, Alexandra Lemaitre, Aurore Broutin. Sélection officielle, Un Certain regard - Festival de Cannes 2011. (1h49)
En bord de Manche, sur la Côte d'Opale, près d'un hameau, de sa rivière et ses marais, demeure un gars étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux.
La fille d'une ferme prend soin de lui et le nourrit. Ils passent du temps ensemble dans le grand domaine de dunes et de bois à se recueillir mystérieusement au bord des étangs, là où rode le démon...

Hors Satan

 


Les deux films parlent de la foi, de sa force incroyable (elle permet de faire des miracles) et de ses dérives fanatiques (on peut devenir sectaire ou criminel en son nom). Mais tandis qu’Ordet, bavard et pédagogue, est une profonde méditation sur la foi religieuse, Hors Satan, silencieux et elliptique, est un conte puissant sur une foi sauvage, à l’état brut. Johannès, le héros de Dreyer est un mystique religieux qui révèle par sa folie la vacuité de la foi de ses contemporains. "Le gars" de Dumont est un mystique sans Église, qui entend éradiquer le mal qui rôde dans les landes. Il exorcise les possédés – ou guérit les épileptiques, selon la lecture qu’on en fera – en les embrassant sur la bouche ou en leur faisant l’amour. Il fait justice en tuant ou blessant ceux qui nuisent à la jeune femme qu’il a prise sous sa protection. Il est habité par un élan vital plus que par une éducation morale ou religieuse. Il ne sait pas, il sent. Il agit de manière instinctive, se sentant sans doute relié à une force supérieure indicible qui lui inspire ses actions.


Le personnage reste paradoxal et déroutant. Il est hors des préceptes sociaux et religieux qui incitent à ne pas tuer, mais il est empreint d’une profonde religiosité. Héritier d’une culture chrétienne (les références à Jésus et aux Évangiles sont nombreuses), il incarne pourtant davantage la figure du surhomme nietzschéen que celle du saint. Il est au-delà du bien et du mal. Il est dans la vie et en exprime tant la bonté que la dureté. Il incarne, à sa manière extrême, une société postchrétienne qui s’est débarrassée de Dieu, du diable et de la morale, mais qui reste hantée par le sacré, le mal et la figure christique.

Foudroyant.

 


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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 07:08

 Le cochon de GazaLE COCHON DE GAZA
Comédie de Sylvain Estibal avec Sasson Gabai, Ulrich Tukur (1h38)
Après une tempête, Jafaar, un pêcheur palestinien de Gaza, remonte par hasard dans ses filets un cochon tombé d’un cargo. Bien décidé a se débarrasser de cet animal impur, il décide toutefois d’essayer de le vendre afin d’améliorer son existence misérable. Le pauvre Jafaar se lance alors dans un commerce rocambolesque et bien peu recommandable… Dans cette tragi-comédie, l’ensemble du petit peuple de Gaza, coince entre sa misère absolue au quotidien, les contraintes des militaires Israéliens et le diktat des barbus aux commandes, est représenté par ce pauvre pêcheur dont l’unique souci est de survivre au jour le jour et qui, pour cela, est prêt a tout. Jafaar, dans une permanente dérision de lui-même, même dans les moments tragiques, évolue dans cette histoire a l’humour mordant… et nous laissera espérer que si l’on peut s’entendre, malgré toutes les différences, a l’échelle individuelle, on peut s’entendre in fine, a l’échelle collective.

la fable burlesque de Sylvain Estibal 

Voici un film qui s'affranchit d'une réalité – à la fois trop connue et trop méconnue – pour en montrer tout le surréalisme et l'absurde. Un point de vue osé de Sylvain Estibal, mais jamais provoquant pourtant, sur la situation d'un Palestinien coincé sur la bande de Gaza, avec un cochon entre les bras. 

 

Le Cochon de Gaza

When pigs have wings

Non, ce n'est pas de la pub pour du Red Bull®, mais le titre original du Cochon de Gaza, bien plus évocateur que notre version édulcorée française, qui est franchement moins séduisante, avouons-le. « Quand les cochons auront des ailes » : un titre qui annonce déjà la douce absurdité décrite dans ce film, et la situation paradoxale et inextricable qui règne à Gaza, en Israël, entre deux peuples qui se détestent mais qui avant tout font tout pour survivre comme ils peuvent. Tel est Jafaar, pêcheur palestinien, qui remonte par un complet hasard dans ses filets un cochon vietnamien – animal impur. Qu'en faire ? S'en débarrasser, ou tenter d'en retirer de quoi rendre le quotidien un peu meilleur ?

 

Le Cochon de Gaza

Le cochon, la chèvre et le mouton

Le Cochon de Gaza n'est pas non plus signé de Jean de la Fontaine, puisque c'est bien Sylvain Estibal qui en a également créé le scénario. Mais il est indéniable que ce film a des allures de fable. Et aussi, étrangement, que le cochon est lié à un mouton : on aurait tout aussi bien pu traduire le titre pour nous par « quand les cochons auront du poil de mouton ». C'est une nouvelle démonstration par l'absurde de ce qui se déroule dans le film, quand Jafaar et sa femme déguisent le cochon en mouton pour le dissimuler. Le Cochon de Gaza est donc une fable burlesque, très rattachée au quotidien modeste de Jafaar et à la situation compliquée à Gaza, mais qui prend une distance par la force de l'humour. La légèreté n'empêche pas de cerner le problème. Au contraire, elle pourrait même le présenter de manière plus criante. C'est le parti pris du film, qui ainsi détourne des clichés et évite les scènes larmoyantes.

 

Le Cochon de Gaza

Tout est bon dans le cochon ?

Le Cochon de Gaza surprend car il s'écarte de voies qui ont déjà traité ce thème. Cependant, on aurait aimé entrer dans le burlesque encore plus rapidement, les situations du début peinant à démarrer et à s'envoler vers l'humour décalé présent ensuite. Mais d'un autre côté cela met aussi en appétit, car l'on trouve par conséquent la deuxième partie délicieuse d'audace, d'absurdité et de comique de situation. La fin par contre tombe vraiment comme un cheveux sur la soupe avec une danse hip-hop interprétée par des danseurs handicapés, versant un peu trop dans la sensiblerie, tout le monde réunit autour de cette scène. Elle a seulement le mérite d'éviter au film de s'enliser dans des conclusions hâtives et périlleuses sur la situation en Israël.

 

Le Cochon de Gaza est un film qui s'engage sur un thème mais pour en démontrer l'absurdité avec les moyens même de l'absurde. Original et pourtant réaliste malgré tout, ne soyez pas effrayés par son titre pas très folichon, et n'hésitez pas à rendre visite à ce cochon perturbateur.

 

Par Mathilde Doiezie

 

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 07:37

L'Apollonide, souvenirs de la maison close 

 

L'APOLLONIDE Souvenirs de la maison close
Film français de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca... (2011 - 2h05)


A l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.

 

 

Avec L'Apollonide - Souvenirs de la maison close, Bertrand Bonello offre un récit en vase clos, romanesque et tournoyant joliment autour des corps flottants des douze pensionnaires de ce joli bordel.

 

Des visages en noir et blanc qui se succèdent l'un après l'autre. Le teint diaphane, le regard teinté de mélancolie, les douze pensionnaires de L'Apollonide s'offrent à nous dès l'ouverture du récit. Entrée en matière dans ce bordel où les corps s'épanchent et les hommes s'effacent derrière leurs masques. Dès le départ, on sait que cette délicieuse harmonie qui règne ici ne durera pas. «Ça change doucement», entend-on. Et ce changement se manifestera à travers le visage de Madeleine, cette prostituée au visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de cette femme qui rit, la vie des autres filles s'organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close et le masque tombe peu à peu.

 

L'Apollonide - Souvenirs de la maison closeDes verres de champagne en cristal émane un son distendu et commun. Les pensionnaires aux lèvres rouges s'accordent des rituels et se laissent volontiers aller aux confidences. Avec pudeur et discernement, Bertrand Bonello laisse planer sa caméra dans cette enceinte aux allures de théâtre. L'élégance est de mise dans cette Apollonide au rythme syncopé, qui filme les corps de ces jeunes femmes avec la plus belle des pudeurs. Les plans sont fluides, la boucle se boucle joliment avec le plan final, et les femmes s'abandonnent peu à peu devant la caméra de Bertrand Bonello. De cette Apollonide, on retiendra la dignité et la tolérance. Et du metteur en scène sa capacité à transcender ses influences à la fois musicales et picturales. Ne vous reste plus qu'à prolonger le plaisir avec l'écoute de «Nights in white satin» de The Moody Blues... Et la grâce sera totale.

 

Par Laure Croiset pour "Toutlecine.com"

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 17:56

Imprimez le nouveau programme des "Amis du Cinéma" en cliquant sur cette ligne


 Au revoirAU REVOIR
Film iranien Mohammad Rasoulof avec Leyla Zareh, Hassan Pourshirazi, Behname Tashakor...(2011 - vostf - 1h40)
Dans l’Iran d’aujourd’hui, une jeune femme avocate à qui on a retiré sa licence d’exercer, est enceinte de quelques mois. Elle vit seule car son mari journaliste vit dans la clandestinité. Traquée par les autorités, et se sentant étrangère dans son propre pays, elle décide de fuir.
Inculpé par l'Iran à 6 ans de prison pour “actes et propagandes hostiles”, il est défendu à Mohammad Rasoulof de toucher une caméra pour les 20 ans à venir. Entre deux jugements, il parvient néanmoins à nous livrer son dernier témoignage : Au revoir.
Lundi 7 NOVEMBRE à 18h et 21h


 L'Apollonide - souvenirs de la maison closeL'APPOLONIDE Souvenirs de la maison close
Film français de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca... (2011 - 2h05)
A l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.
Bertrand Bonello offre un récit en vase clos, romanesque et tournoyant joliment autour des corps flottants des douze pensionnaires de ce joli bordel.
LUNDI 14 NOVEMBRE à 18h et 21h


Connaissance du Monde
INDONESIE : AVENTURES ET RENCONTRES
Film et récit de Alain Wodey
Alain Wodey propose un film profondément humain, tonifiant, original qui vous fera vivre des moments forts et des rencontres chaleureuses sur plusieurs îles à la forte personnalité. Un document rare et chaleureux sur une Indonésie tendre, sauvage, qui nous ouvre ses portes et son cœur.
JEUDI 17 NOVEMBRE à 14h30 et 18h


 Le cochon de GazaLE COCHON DE GAZA
Comédie de Sylvain Estibal avec Sasson Gabai, Ulrich Tukur (2011 - vostf - 1h38)
Sur une idée assez originale, le réalisateur nous raconte l’histoire d’un pêcheur (Sasson Gabai vu dans le très beau film « La visite de la Fanfare »), bien embêté d’avoir attrapé dans ses filets la chose la plus impure que l’on puisse y trouver pour un musulman…. et pour un juif, un cochon !, et la complicité qu’il va entretenir avec l’ennemi juré. A l’arrivée ces deux là vont s’entendre comme larrons en foire et mettre en place un petit business qui va rapporter à notre valeureux pêcheur un peu d'argent bien mérité.

Les messages de paix sont lentement distillés dans cette petite comédie bien rigolote. Sasson Gabai est un excellent acteur, il fait à lui tout seul le travail et s’en sort à merveille. Malgré un fin un peu décevante, on reste sur une très bonne impression.
LUNDI 21 NOVEMBRE à 18h et 21h


 Hors SatanHORS SATAN
Film français de Bruno Dumont avec David Dewaele, Alexandra Lemaitre, Aurore Broutin. Sélection officielle, Un Certain regard - Festival de Cannes 2011.
En bord de Manche, sur la Côte d'Opale, près d'un hameau, de sa rivière et ses marais, demeure un gars étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux.
La fille d'une ferme prend soin de lui et le nourrit. Ils passent du temps ensemble dans le grand domaine de dunes et de bois à se recueillir mystérieusement au bord des étangs, là où rode le démon...
Intense beauté, absence totale de musique et réflexion mystique emportent ceux qui se laissent gagner par la force d'un cinéaste pour lequel cette oeuvre constitue un sommet.
Lundi 28 NOVEMBRE à 18h et 21h


Connaissance du Monde
AUSTRALIE : L'AVENTURE DU CONTINENT ROUGE
Film et récit de Jean Charbonneau 
Même si le rêve des voyageurs colle souvent à cette nature rouge, aride et sauvage, Jean CHARBONNEAU et Dong WEI ont voulu équilibrer leur reportage, en visitant d’abord Sydney, la plus grande ville du Pacifique Sud, puis en explorant l’Océan, plongeant parmi les lions de mer, flirtant avec les baleines australes en migration. Partout, ils ont cherché à rencontrer des habitants, des aventuriers originaux, chercheurs d’opale, peintres aborigènes ou sculpteur de sable, des personnages typés qui débordent d’imagination, et nous font tous rêver.
LUNDI 28 NOVEMBRE à 14h30 et 18h


Il était une fois en AnatolieIL ETAIT UNE FOIS EN ANATOLIE

Film turc, bosniaque de Nuri Bilge Ceylan avec Muhammed Uzuner, Yilmaz Erdogan, Taner Birsel... (2011 - vostf - 2h30)

Au cœur des steppes d’Anatolie, un meurtrier tente de guider une équipe de policiers vers l’endroit où il a enterré le corps de sa victime. Au cours de ce périple, une série d’indices sur ce qui s’est vraiment passé fait progressivement surface.

Il ne faut pas résister, il faut se laisser embarquer dans ce long voyage au bout de la nuit des incertitudes. Un film magnifique et troublant.

Lundi 5 DECEMBRE à 18h et 21h


Les Yeux ouvertsLES YEUX OUVERTS
Documentaire Frédéric Chaudier (2010 - 1h33)
La vie des patients, des bénévoles, des équipes soignantes de la maison médicalisée Jeanne Garnier, à l’heure où ces voyageurs particuliers qui séjournent dans l’établissement (spécialisé dans le soin palliatif des maladies en phase terminale), sont appelés à s’éloigner. En côtoyant jour après jour les patients, bénévoles et équipes soignantes de l'institut Jeanne-Garnier, le réalisateur reconstitue en creux le lien qui l'a uni à l'homme qu'il aimait et qui n'est plus là : son père. Une quête aussi intime qu'universelle.
Un documentaire tendre et respectueux sur une unité de soins palliatifs à Paris. Ce film, dont le Ministère de la Santé est coproducteur, pourrait tenir du simple travail de commande s'il ne savait imposer un ton singulier, porté par l'implication du réalisateur.
Simple, belle et humaine, cette odyssée est une expérience tour à tour tendre, poignante, drôle et émouvante.
Jeudi 8 DECEMBRE à 20h (Ciné débat)


Les Hommes libresLES HOMMES LIBRES
Film historique français de Ismaël Ferroukhi avec Tahar Rahim, Michael Lonsdale, Mahmud Shalaby... (2011 - 1h48)
1942, Paris est occupée par les Allemands. Younes, un jeune émigré algérien, vit du marché noir. Arrêté par la police française, Younes accepte d’espionner pour leur compte à la mosquée de Paris. La police soupçonne en effet les responsables de la mosquée, dont le Recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit, de délivrer de faux-papiers à des Juifs et à des résistants. A la mosquée, Younes rencontre le chanteur d’origine algérienne Salim Halali. Touché par sa voix et sa personnalité, Younes se lie d’amitié avec lui. Il découvre rapidement que Salim est juif. Malgré les risques encourus, Younes met alors un terme à sa collaboration avec la police. Face à la barbarie qui l’entoure, Younes, l’ouvrier immigré et sans éducation politique, se métamorphose progressivement en militant de la liberté.
D'une sobriété remarquable, Tahar Rahim marque de son empreinte ce film captivant sur un pan ignoré de notre Histoire.
Lundi 12 DECEMBRE à 18h et 21h


Tous au LarzacTOUS AU LARZAC
Documentaire français de Christian Rouaud (2011 - 1h58)
Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José… sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d’une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l’Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres. Un combat déterminé et joyeux, mais parfois aussi éprouvant et périlleux. Tout commence en 1971, lorsque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, déclare que le camp militaire du Larzac doit s’étendre. Radicale, la colère se répand comme une trainée de poudre, les paysans se mobilisent et signent un serment : jamais ils ne cèderont leurs terres. Dans le face à face quotidien avec l’armée et les forces de l’ordre, ils déploieront des trésors d’imagination pour faire entendre leur voix. Bientôt des centaines de comités Larzac naitront dans toute la France... Dix ans de résistance, d’intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire. Plus que jamais le Larzac est vivant !
Jeudi 15 DECEMBRE à 18h et 20h


Les Marches du PouvoirLES MARCHES DU POUVOIR
Film américain de et avec George Clooney, Ryan Gosling, Philip Seymour Hoffman... (2011 - vostf - 1h35)
Stephen Meyers est le jeune mais déjà très expérimenté conseiller de campagne du gouverneur Morris, qui se prépare pour les élections à la présidence américaine. Idéaliste et décidé à faire honnêtement tout ce qu'il peut pour faire gagner celui qu'il considère sincèrement comme le meilleur candidat, Stephen s'engage totalement. Pourtant, face aux manipulations et aux coups tordus qui se multiplient vite, Stephen va devoir faire évoluer sa façon de travailler et de voir les choses. Entre tentations et désillusions, les arcanes du pouvoir le transforment...
George Clooney continue son observation acérée de la démocratie politique avec un thriller humain et efficace, où Ryan Gosling excelle.
Lundi 19 DECEMBRE à 21h


L'Art d'aimerL'ART D'AIMER

Divertissement français d'Emmanuel Mouret avec Pascale Arbillot, Ariane Ascaride, Frédérique Bel, François Cluzet... (2011 - 1h25)

Au moment où l’on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus...
Réjouissante comédie servie par des acteurs formidables. Ces histoires de couple qui ne sont pas sans évoquer Woody Allen parfois se révèlent drôles, touchantes et cruelles à la fois...
Lundi 26 DECEMBRE à 21h

 

 

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 07:30

Au revoir 

 

AU REVOIR
Film iranien Mohammad Rasoulof avec Leyla Zareh, Hassan Pourshirazi, Behname Tashakor...(2011 - vostf - 1h40)


Dans l’Iran d’aujourd’hui, une jeune femme avocate à qui on a retiré sa licence d’exercer, est enceinte de quelques mois. Elle vit seule car son mari journaliste vit dans la clandestinité. Traquée par les autorités, et se sentant étrangère dans son propre pays, elle décide de fuir...

 

 

 

Inculpé par l'Iran à 6 ans de prison pour “actes et propagandes hostiles”, il est défendu à Mohammad Rasoulof de toucher une caméra pour les 20 ans à venir. Entre deux jugements, il parvient néanmoins à nous livrer son dernier témoignage : Au revoir.

 

Au revoirNoura, jeune avocate Iranienne n'a plus qu'une idée en tête, une pensée qui l'éprouve et la ronge, qu'elle ne peut formuler qu'a voix basse, deux passeport dans une main, une liasse de billets dans l'autre, un désir pour lequel elle est prête à perdre la vie, et pourquoi pas la donner. Noura ne veut plus qu'une seule chose : fuir. Enveloppée d'un voile de classe triste et d'un masque de charisme froid, Leyla Zareh se débat seule dans les rouages d'un système corrompu qui lui à retiré son droit d'exercer et d'un système D qui grignote lentement (parfois trop) ses derniers espoirs. Son mari, Behname Tashakor, un journaliste clandestin, lui donne un enfant. Un calcul qui devrait leur permettre de s'installer sur le sol d'une nouvelle nation, n'importe laquelle.

 

Baladée par Hassan Pourshirazi, un brillant spécialiste des départs discrets à l'étranger, conseillée par ses proches et harcelée par la police, tout au long du film, Leyla Zareh tient à elle seule le miroir d'une existence iranienne. Pointant du doigt les réalités d'une femme non-accompagnée dans la République islamique, Mohammad Rasoulof souligne les absences, les attentes et les déceptions qui leurs sont infligées.

 

Au revoirParfois, peut-être s'y prend-t-il même trop bien. L'oppression traduite par de sourds et interminables plans séquences, lorsque se font entendre dans la salle le grincement des sièges et les soupirs de ceux qui s'y trémoussent, semblent parfois exagérés. Face à certains longs et silencieux plans fixes, le spectateur livré à lui même ressent plus pesamment les angoisses de Noura, séquestrée par une dictature kafkaïenne, et s'émeut sincèrement de sa solitude. Devant d'autres, il laisse son esprit s'égarer sur ses propres petits soucis, conscient de la situation iranienne mais fatigué de l'observer de si près.

 

Par Paul Gevin pour "Toutlecine.com"

 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 07:22

Blackthorn, la dernière chevauchée de Butch Cassidy 

 

BLACKTHORN : la dernière chevauchée de Butch Cassidy
Western américano-espagnol de Mateo Gil avec Sam Shepard, Eduardo Noriega, Stephen Rea... (2011 - vostf - 1h38)
Passé pour mort depuis 1908, Butch Cassidy, le légendaire hors-la-loi, se cache en réalité en Bolivie depuis 20 ans sous le nom de James Blackthorn. Au crépuscule de sa vie, il n'aspire plus qu'à rentrer chez lui pour rencontrer ce fils qu'il n'a jamais connu. Lorsque sur sa route il croise un jeune ingénieur qui vient de braquer la mine dans laquelle il travaillait, Butch Cassidy démarre alors sa dernière chevauchée...


 

Le réalisateur espagnol Mateo Gil traverse l'Atlantique pour s'attaquer au genre le plus américain qui soit : le western. En imaginant les aventures de Butch Cassidy 20 ans après sa mort supposée, il renoue avec la tradition westernienne dans un film classique mais efficace.

 

Et si... Butch Cassidy n'était pas mort dans la fusillade célèbre qui clôture le film de George Roy Hill, Butch Cassidy et le Kid ? L'idée selon laquelle le bandit n'aurait pas été tué en Bolivie en 1908 n'est pas nouvelle (sa sœur, entres autres, affirme, dans la biographie qu'elle consacre à son frère, qu'il était revenu vivre aux Etats-Unis où il serait mort bien plus tard) mais elle n'est guère très connue, surtout parce que Butch Cassidy est surtout connu à travers le film sus-cité. Sans chercher à faire une « suite », Mateo Gil a repris le personnage en suivant donc l'hypothèse qu'il ait vécu après 1908, en Bolivie, sous le nom de James Blackthorn ( Sam Shepard).

 

Blackthorn, la dernière chevauchée de Butch Cassidy - Sam Shepard, Magaly SolierComme un roman de Dumas, Blackthorn se déroule 20 ans plus tard. Butch devenu James vit seul depuis la mort du Sundance Kid, et il songe à retourner aux Etats-Unis. Mais un ingénieur espagnol, Eduardo Apocada ( Eduardo Noriega), va se mettre en travers de sa route : coupable du braquage de la mine où il travaillait, il entraîne Blackthorn dans sa fuite en lui promettant une part du butin. D'abord liés par l'intérêt, une amitié va naître entre les deux hommes. Dans un style westernien classique très maîtrisé, le film adopte un ton un peu crépusculaire pour relater ces aventures rêvées de Butch Cassidy dans un univers post-western. Sans vraiment se rendre compte du changements d'époque, Butch/Blackthorn vit beaucoup dans ses souvenirs, dans une certaine conception du monde qui ne correspond plus à la réalité, contrairement à Mackinley ( Stephen Rea), son adversaire de toujours.

 

Blackthorn, la dernière chevauchée de Butch CassidySi le western a su renaître de ses cendres grâce à un équilibre subtil tradition et innovation, Mateo Gil semble avoir plutôt voulu faire dans la tradition en limitant au maximum l'innovation. Ont peut être déçu par l'absence de prise de risques, cependant le style est si efficace et fluide et maîtrisé que ce serait presque être trop exigeant. Blackthorn penche volontairement vers la nostalgie exacerbée, sans tomber dans le ridicule néanmoins, bien qu'étant un peu simpliste par moments. Mais la qualité du récit et de l'image, les paysages majestueux et les acteurs talentueux sont bien présents, et réjouira les amateurs de westerns classiques.

 

Par Flavia Guéhéneuc pour "Toulecine.com"

 

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 17:50

D'un film à l'autre Claude Lelouch sera au Palace de Romorantin le Mardi 25 Octobre à 20h30 pour préenter son film 


D'UN FILM A L'AUTRE
Documentaire français de Claude Lelouch. (2010 - 1h44)


Le 13 avril 2011, la société Films 13 a eu cinquante ans... Comment fêter un tel anniversaire ? En réalisant tout simplement un "autre" film qui résumerait tous les précédents. D'un film à l'autre est donc une sorte d'anthologie des films produits par les Films 13 depuis les années 1960 (courts et long-métrages écrits et réalisés pour l'essentiel par Claude Lelouch), un best-of d'un demi-siècle de cinéma, allant du Propre de l'homme à Ces amours-là. Une biographie en images d'un cinéaste aussi admiré que critiqué.


D'un film à l'autre est plus qu'une suite d'extraits de films, d'interviews et de making-of (dont certains ont une indéniable valeur historique, comme celui de Un Homme et une femme ou les derniers instants de Patrick Dewaere). C'est aussi et surtout la confession d'un auteur qui commente son oeuvre et sa vie en toute objectivité. Claude Lelouch nous parle des uns, des autres, des hommes, des femmes, de ses succès aussi retentissants que ses échecs, de sa vie privée si étroitement liée à sa vie de cinéaste.


Ce film est donc plus qu'une oeuvre de référence à l'usage des cinéphiles, c'est le témoignage, ô combien précieux, d'un créateur qui se penche lucidement sur lui-même et rend un hommage vibrant à tous ceux (acteurs, auteurs, compositeurs de musique, co-producteurs, exploitants, ...) qui l'ont accompagné pendant un demi-siècle. Donc un document unique. Un film-somme si particulier... qu'il est forcément universel.

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 07:56

 

«Polisse» de Maïwenn.

«Polisse» de Maïwenn. DR. Actuellement à l'affiche au Palace de Romorantin

Thierry Boulouque, commissaire divisionnaire de police, chef de la Brigade de protection des mineurs à Paris, a donné à 20Minutes son avis sur le film «Polisse», de Maïwenn, qui raconte le quotidien d’une Brigade de police pour Mineurs...

Quelle a été votre réaction après avoir vu le film?
C’est un film que nous avons tous aimé, à la brigade parce qu’il montre nos affaires avec beaucoup de pudeur et de réalisme, alors qu’elles sont rarement évoquées. Que ce soit dans la presse et a fortiori dans la fiction, c’est rare que l’on entende vraiment parler des violences faites aux jeunes.

 

C’est un tabou?
Oui, très fort. Nos affaires sont difficilement racontables, elles confinent à l’insupportable. Quand il s’agit d’enlèvement, il peut y avoir une certaine médiatisation. Mais ce que nous traitons au quotidien, comme l’inceste, la maltraitance, les agressions sexuelles au sein de familles ou en extra-familial, c’est très dur à raconter. Quand on parle d’une affaire à un collègue, on s’entend parfois dire «ahhhh mais arrête de raconter tes horreurs». C’est difficile de raconter ce que les gens ne veulent pas entendre.

 

La fiction est justement un bon moyen d’y parvenir?
Oui, parce que cela met une sorte de filtre. La réalité est sous-jacente. Le film met en lumière la difficulté de notre travail dans l’audition des mineurs victimes. Il y a la difficulté par rapport au contexte familial, le fait que la parole d’un enfant de 3 ou 4 ans n’est pas la même que celle d’un adolescent… Mais c’est aussi un film avec sa fiction. Les gens de la brigade sont un peu présentés comme des névropathes, alors que l’on est à l’image de la population. Mais on traite des affaires particulières, et l’on a affaire qu’à des victimes. Ce qui est intéressant c’est aussi  la séparation difficile entre la vie professionnelle et la vie privée, la première contamine parfois la seconde, cela rend les relations familiales plus complexes parfois et c’est très bien montré dans le film. Qui nous donne une reconnaissance dont on est fiers.

On voit aussi parfois des blagues de policiers, à bout. Le rire fait aussi partie du quotidien de la brigade?
Il y a un rire de tension, de sidération. Il est hors de question de se moquer des victimes, ils viennent chez nous, on doit s’occuper d’eux. Mais on peut sourire parfois entre nous, de nos affaires. Quand on est tout le temps dans des affaires de violence, à caractère sexuel, on a besoin de raconter nos histoires et d’en rire. C’est un rire cathartique. 

 

Polisse sensibilise aussi la population à ces souffrances des mineurs?
Oui, mais ce n’est pas le fond du film. Il montre moins la souffrance qu’il ne la laisse imaginer, sauf pour deux cas particuliers, lorsqu’une mère est séparée de son enfant, et lorsqu’une autre veut protéger sa fille contre son père.

 

La fidélité du film à la réalité est totale?
C’est le premier film, selon moi, qui envisage vraiment notre activité. Certains aspects ne sont évoqués qu’en pointillé, comme la pédopornographie, les prédateurs sur internet etc. Ce qui manque  un peu, c’est la préparation du travail. Pour toute audition, on réfléchit, on prépare. Et puis ce sont les conséquences aussi. A la fin du film, on retrouve une touche d’optimisme, un enfant abusé sexuellement devient premier à la gym. C’est une renaissance. Mais la renaissance n’est pas toujours facile. Jean Cocteau disait que «l’enfance sait ce qu’elle veut, elle veut sortir de l’enfance». Là les enfants veulent en sortir pour échapper à la maltraitance, c’est l’image que l’on retient en voyant ces enfants parfois résignés, résolus à l’idée de s’en sortir. Mais s’en sortir avec beaucoup de bleus.

 

Propos recueillis par Charlotte Pudlowski pour "20minutes"
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