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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 07:29

Les saphirsLES SAPHIRS
Divertissement musical américain de Wayne Blair avec Chris O'Dowd, Deborah Mailman, Jessica Mauboy... (2012 - vostf - 1h43)


Australie, 1968, trois soeurs aborigènes : Gail, Julie et Cynthia et leur cousine Kay, sont découvertes par Dave, musicien irlandais au caractère bien trempé, amateur de whisky et de soul music. Dave remanie le répertoire du groupe, rebaptisé LES SAPHIRS, et organise une tournée dans les zones de guerre du Vietnam du Sud. Dans le delta du Mékong où elles chantent pour les marines, les filles déchainent les foules, esquivent les balles et tombent amoureuses.

Les Saphirs : romance sur fond de conflit racial 

Les Saphirs Les Saphirs est présenté hors compétition à Cannes et a réussi à nous mettre du baume au cœur. Wayne Blair présente une romance sur fond de guerre et de haine raciale, maitrisée de bout en bout et qui nous emmène à l’endroit précis où il veut.

 

Il y a eu Les Suprêmes on le sait, mais ce que l’on ne savait pas, c’est qu’il y avait aussi Les Sapphires. Si les premières étaient trois voisines, Les Saphhires était un groupe composé de trois sœurs « black », plus précisément aborigènes d’Australie, et de leur cousine tout autant « black », mais à la peau et à l’éducation blanche, faisant partie de cette «génération volée». L’arrière plan historique ne constitue pas l'argument du film, mais tient une grande place dans l’économie narrative, puisque l’on sent le poids d’un passé criminel, de cette Australie qui enlevait les enfants aborigènes à la peau claire pour les élever comme des « blancs ». Cet arrière plan historique c’est aussi celui des années 60/70, de la guerre du Vietnâm et du racisme et ça c’est important, car c’est dans ce Vietnâm en guerre que se créera le groupe des Sapphires, venu chanter pour distraire les troupes.

 

Les SaphirsTout ce contexte, n’est que prétexte au développement d’une histoire d’amitié, de fraternité et surtout d’amour, sur fond de musique Soul. Le film de Wayne Blair mélange humour, avec le très bon personnage du manager, Dave, romance, film musical sur fond de guerre et de conflits raciaux. Si sa manufacture est très classique, le récit est maitrisé de bout en bout, ne nous réservant pas vraiment de surprise, mais ne nous décevant jamais et créant de véritables bons moments de comédie. On rit, on pleure, on danse avec ces Sapphires et on est encore plus émue, en pensant que le long-métrage est basée sur une histoire vraie, dont Wayne Blair a totalement maitrisée l’adaptation.

 

Par Camille Esnault


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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 08:03

Vous n'avez encore rien vu VOUS N'AVEZ ENCORE RIEN VU
Film français de Alain Resnais avec Sabine Azéma, Anne Consigny, Anny Duperey, Lambert Wilson, Pierre Arditi, Michel Piccoli, Hyppolite Girardot, Mathieu Amalric, Denis Podalydès... (2012 - 1h55)
Après sa mort, Antoine, homme de théâtre, fait convoquer chez lui tous ses amis comédiens ayant joué dans différentes versions de sa pièce Eurydice. Il a enregistré, avant de mourir, une déclaration dans laquelle il leur demande de visionner une captation des répétitions de cette pièce : une jeune troupe lui a en effet demandé l'autorisation de la monter et il a besoin de leur avis...

Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais : l'amour à mort... 

Avec le nouveau long-métrage du juvénile Alain Resnais, c'est peu à peu que l'émotion gagne du terrain dans cet entrelacs de mots dictés par des comédiens hors du commun. Vous n'avez encore rien vu ou l'art de jouer de la mort comme on joue de la vie, avec malice et non sans discernement.

 

Antoine d'Anthac, célèbre auteur dramatique, convoque par-delà sa mort, tous les amis qui ont interprété sa pièce «Eurydice». Ces comédiens ont pour mission de visionner une captation de cette oeuvre par une jeune troupe, la compagnie de la Colombe. L'amour, la vie, la mort, l'amour après la mort ont-ils encore leur place sur une scène de théâtre ? C'est à eux d'en décider. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises.

 

Vous n'avez encore rien vu - Pierre Arditi, Sabine AzémaAprès nous avoir enchanté avec son frétillant Les Herbes folles, Alain Resnais met en scène les mots de Jean Anouilh, en s'appuyant sur sa pièce Eurydice, pour créer un langage qui serait la parfaite rencontre entre théâtre et cinéma. Loin d'être un simple dispositif de théâtre filmé, Vous n'avez encore rien vu bénéficie de la vision d'un cinéaste bricoleur qui n'a jamais cessé de se réinventer. Laissant entrer l'émotion dans cette valse des mots où amour et mort se conjuguent comme jamais, les voix de ses comédiens fétiches viennent se superposer avec celles, projetées d'une jeune troupe de théâtre. Et c'est dans cette projection justement que jaillissent toute la tension dramatique de cette pièce et ces retrouvailles mythologiques d'Orphée et Eurydice.

 

Vous n'avez encore rien vu - Sabine Azéma, Anne ConsignyConvoquant ses amis fidèles, Antoine d'Anthac met en scène sa propre mort et imagine le scénario détaillé de cette cérémonie funèbre. Un à un, les comédiens entrent en scène dans cette villa d'inspiration italienne, où l'ombre laisse place à la lumière et vice-versa. Poussés par leur énergie commune et la beauté d'un texte qu'ils connaissent par coeur, ils avancent tels des spectres dans cette vaste salle au décor antique. Dans la mise en scène de la mort de ce célèbre dramaturge, le spectateur ne peut s'empêcher de penser à la propre mort d'Alain Resnais, cet artisan de la lumière qui avance peu à peu vers la pénombre. Le résultat est vertigineux, souvent troublant, parfois angoissant. Un vertige qui se clôt par la voix hypnotique de Franck Sinatra et ses quelques paroles qui prolongent cette émotion si intense «When I Was 17, It was a very good year...».

 

Par Laure Croiset

 

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 08:00

La Vierge, les Coptes et moiLA VIERGE, LES COPTES ET MOI
Comédie de Namir Abdel Messeeh avec Siham Abdel Messeeh, Namir Abdel Messeeh...(1h25)
Namir part en Egypte, son pays d'origine, faire un film sur les apparitions miraculeuses de la Vierge au sein de la communauté copte chrétienne. Très vite l'enquête lui sert de prétexte pour revoir sa famille, à la campagne ; et pour impliquer tout le village dans une rocambolesque mise en scène... Entre documentaire et autofiction, une formidable comédie sur les racines, les croyances... et le cinéma. Comme dit la mère de Namir "Il y a des gens qui la voient, il y a des gens qui ne la voient pas. Il y a peut-être un message dans tout ça.

"Un vrai faux journal intime mais maligne radiographie politique, religieuse et sociale d’un pays. Une comédie savoureuse dont l’humour faussement naïf évite tout didactisme et transcende le sérieux du sujet sans jamais l’édulcorer

Le réalisateur Namir Abdel Messeeh enquête sur les apparitions de la Vierge en Égypte.

Drôle de premier film qui tient à la fois du journal intime, du documentaire, du reportage et de la comédie pure, loufoque. Ce mélange de genres des plus inattendus qui fait toute la richesse et la saveur de La Vierge, les coptes et moi, premier long-métrage de Namir Abdel Messeeh. À 37 ans, il s'est mis en tête de partir en Égypte, la terre de ses ancêtres, pour tourner un film sur les ­apparitions miraculeuses de la Vierge au sein de la communauté copte.

L'aventure a débuté lorsque sa mère, Siham, s'est mise à hurler qu'elle venait de voir la Vierge sur une cassette vidéo apportée par une tante un soir de Noël. Le 31 août 2000, la Vierge Marie était ­apparue en Égypte à Assiout devant des centaines de milliers de fidèles et avait été filmée. Lui, le sceptique, n'a rien aperçu sur l'écran mais s'est dit que cela ferait un bon sujet de film. «Chez nous, explique Namir Abdel Messeeh en voix off tout en filmant le dîner de famille, on est coptes, on fait partie de cette minorité chrétienne qui ne s'est pas convertie à l'islam quand l'Égypte a été envahie par les Arabes.»

«Même Nasser a vu la Vierge»

Quand il était petit, ses parents, arrivés en France en 1973, lui répétaient que les coptes étaient les vrais Égyptiens, les descendants des pharaons. Du coup, constate Namir, «j'étais persuadé d'être le petit-fils de Toutankhamon». Mais pas seulement! Namir Abdel Messeeh est un vrai personnage de cinéma. C'est un peu Tintin reporter au pays des pyramides, Candide s'interrogeant sur les mystères de la foi, Rouletabille enquêtant sur les apparitions mariales.

Au Caire, il a bien l'intention de retrouver les témoins des apparitions de la Vierge sur la coupole de l'église copte de Zeitoun en 1968, puis de se rendre en Haute-Égypte à Assiout. «Même Nasser a vu la Vierge», affirme un passant dans la rue. «Alors que la religion est inscrite sur la carte d'identité, rappelle Namir Abdel Messeeh. Personne n'est d'accord sur le nombre de coptes en Égypte, le gouvernement prétend qu'ils sont 6 %, les coptes affirment qu'ils sont 20 %.» En ­revanche, la Vierge Marie fait l'unani­mité, autant chez les musulmans que chez les coptes. «Elle est appréciée par tous, c'est la plus parfaite des femmes et la mère idéale.»

Insupportable et chaleureuse

En cours de route, le projet évolue et Namir prend la direction du petit village natal de sa mère où il va revoir, quinze ans après sa dernière visite, ses nombreux cousins, oncles, tantes et grand-mère. Émotion. Ce sont des paysans pauvres et dignes. Siham, sa mère, débarque à son tour. À la fois envahissante, insupportable et chaleureuse, elle vient porter secours à son fils, en pleins démêlés financiers avec son producteur. C'est elle, Siham, qui jouera les experts-comptables! Pour l'anecdote, une cartomancienne lui a un jour prédit qu'elle ­serait reconnue dans le monde entier grâce à son enfant. Siham n'avait qu'une peur, celle de devenir la mère d'un criminel notoire ou d'un terroriste international! L'honneur est sauf, elle a engendré un cinéaste talentueux.

Puisque la Vierge ne lui est pas apparue au cours de son périple, Namir se met en tête de reconstituer une apparition avec l'aide des habitants du village. Encore faut-il trouver celle qui incarnera Marie! Sera-t-elle musulmane ou chrétienne? On ne dévoilera pas la fin seulement pour dire que La Vierge, les coptes et moi est un vrai petit miracle de film qui s'interroge avec pertinence sur le sentiment religieux, la foi, le sacré et le cinéma.


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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 19:32

La Vierge, les Coptes et moiLA VIERGE, LES COPTES ET MOI
Comédie franco-egyptienne de et avec Namir Abdel Messeeh, Siham Abdel Messeeh... Présenté au Festival de Cannes. (2012 - 1h25)
Les tribulations d'un cinéaste en Égypte à la recherche de son film et des apparitions de la Vierge Marie dans son village natal...
Tour à tour documentaire, reportage, making off pour devenir pure fiction, le film s'amuse avec les différents genres cinématographiques pour aborder les questions délicates propres à la religion et à la foi.
Une comédie savoureuse dont l’humour faussement naïf évite tout didactisme et transcende le sérieux du sujet sans jamais l’édulcorer...
LUNDI 15 OCTOBRE à 18h et 21h


Vous n'avez encore rien vu VOUS N’AVEZ ENCORE RIEN VU
Film français de Alain Resnais avec Sabine Azéma, Anne Consigny, Anny Duperey, Lambert Wilson, Pierre Arditi, Michel Piccoli, Hyppolite Girardot, Mathieu Amalric, Denis Podalydès... (2012 - 1h55)


Après sa mort, Antoine, homme de théâtre, fait convoquer chez lui tous ses amis comédiens ayant joué dans différentes versions de sa pièce Eurydice. Il a enregistré, avant de mourir, une déclaration...
Le nouveau long-métrage du juvénile Alain Resnais et l'art de jouer de la mort comme on joue de la vie, avec malice et non sans discernement.
LUNDI 22 OCTOBRE à 18h et 21h


Les saphirsLES SAPHIRS
Divertissement musical américain de Wayne Blair avec Chris O'Dowd, Deborah Mailman, Jessica Mauboy... (2012 - vostf - 1h43)
Australie, 1968, trois soeurs aborigènes et leur cousine, sont découvertes par Dave, musicien irlandais au caractère bien trempé, amateur de whisky et de soul music. Dave remanie le répertoire du groupe et organise une tournée dans les zones de guerre du Vietnam du Sud. Dans le delta du Mékong où elles chantent pour les marines, les filles déchainent les foules, esquivent les balles et tombent amoureuses...
«Les Saphirs» présenté hors compétition à Cannes réussit à mettre du baume au cœur. Wayne Blair présente une romance sur fond de guerre et de haine raciale, maitrisée de bout en bout. Un bon moment de plaisir !
LUNDI 29 OCTOBRE à 18h et 21h


RealityREALITY
Comédie italienne de Matteo Garrone avec Aniello Arena, Loredana Simioli, Nando Paone... Présenté au Festival de Cannes. (2012 - vostf - 1h55)
A Naples, Luciano est un chef de famille exubérant qui exerce ses talents de bonimenteur devant les clients de sa poissonnerie. Un jour, il participe au casting d’une émission de télé-réalité. Dès cet instant, sa vie entière bascule. Plus rien ne compte désormais, ni sa famille, ni ses amis, ni son travail. Le rêve de devenir une personnalité médiatique modifie radicalement son destin et celui de tout son entourage...
Entre comédie italienne à l'ancienne et thriller mental, une œuvre touchante, et tenue de bout en bout par le réalisateur de «Gomorra»...
LUNDI 5 NOVEMBRE à 18h et 21h


Después de LuciaDESPUES DE LUCIA
Film franco-mexicain de Michel Franco avec Hernan Mendoza, Tessa la Gonzalez... Primé au Festival de Cannes. (2012 - vostf - 1h43)
Descente aux enfers d'une lycéenne qui, pour épargner son père récemment veuf, se laisse tourmenter par ses camarades jusqu'à l'abject.
Qualifié de chef d'oeuvre par Tim Roth, le président du jury d'Un Certain Regard, le deuxième film de Michel Franco marque en effet les esprits mais les divisera sans doute également. Avec Despuès de Lucia, un drame familial dur et éprouvant, le réalisateur mexicain a décidé de ne pas ménager pas son public, pour le meilleur ou pour le pire.
LUNDI 12 NOVEMBRE à 18h et 21h


Mémoire filmée de Romorantin-Lanthenay et de Sologne
Projection sur grand écan de films amateurs anciens tournés à Romorantin et dans les cantons alentours à partir des années 1950. Les cavalcades, la Fête des andouillettes à Mennetou-sur-Cher, Millançay en 1949, les chasses à courre, les étangs de Sologne, la visite du Général de Gaulle, les Fêtes nautiques et bien d’autres surprises au programme...
JEUDI 15 NOVEMBRE à 15h et 20h30


OmblineOMBLINE
Film français de Stéphane Cazes avec Mélanie Thierry... (2012 - 1h35)
Ombline, jeune femme de vingt ans est condamnée à 3 ans de prison. Alors qu’elle a perdu tout espoir, un événement vient bouleverser sa vie: elle découvre qu’elle est enceinte et donne naissance à Lucas. Dans cet univers carcéral, commence le combat d’une femme devenue mère en prison, qui va se reconstruire en se battant pour son enfant.
Stéphane Cazes nous fait découvrir le quotidien des détenues devenant mères. Un film brut et inspiré qui réconcilie les contradictions en faisant naitre l'innocence en prison et en illuminant de douceur l'un des lieux les plus sordides. Un thème puissant et rarement traité jusque là.
VENDREDI 16 NOVEMBRE à 18h
séance en présence de Stephane Cazes, réalisateur du film


La pirogue LA PIROGUE
film africain de Moussa Touré avec Souleymane Seye Ndiaye, Laïty Fall, Malamine Dramé... (2011 - vostf - 1h27)


L'odyssée d'un capitaine de pirogue de Dakar, nommé Baye Laye, qui est chargé contre son gré de transporter trente immigrés clandestins jusqu'en Espagne avec sa modeste embarcation.
Le film de Moussa Touré est né d'un constat. Faute de perspective, au Sénégal, chaque famille compte au moins un de ses membres qui s’est embarqué dans une pirogue pour tenter sa chance en Europe...
LUNDI 19 NOVEMBRE à 18h et 21h


LE TRANSSIBERIEN

MOSCOU-VLADIVOSTOK : 9298 km
film et récit de Christian Durand dans le cadre de Conaissance du Monde
JEUDI 22 NOVEMBRE à 14h30 et 18h


Tous Cobayes ?TOUS COBAYES
Film documentaire de Jean-Paul Jaud avec Philippe Torreton (2012 - 1h55)
OGM, Nucléaire : L’Homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes ?
Un documentaire préoccupant sur l'état mondial de la consommation agroalimentaire. Ou comment la population, de tous les continents, est réduite à l'état de cobaye par les grandes firmes qui vendent leurs produits sans se préoccuper de leurs effets sur la santé de leurs consommateurs.
JEUDI 22 NOVEMBRE à 18h et 21h

dans le cadre du MOIS DU FILM DOCUMENTAIRE


In Another CountryIN ANOTHER COUNTRY
Film sud-coréen de Hong Sang-soo avec Isabelle Huppert, Kwon Hye Hyo, Jung Yu Mi... Présenté au Festival de Cannes. (2012 - vostf - 1h29)


Dans un pays qui n’est pas le sien, a rencontré, rencontre et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui ferontvivre à chaque fois une expérience inédite.
Pause estivale dans une station balnéaire nommée Mohang-si, en compagnie du Sud-Coréen Hong Sang-soo, qui embarque avec lui Isabelle Huppert pour une variation narrative en trois actes. Charmant, grisant et brillant.
LUNDI 26 NOVEMBRE à 18h et 21h


CONSULTEZ, IMPRIMEZ LE PROGRAMME EN CLIQUANT SUR CETTE LIGNE !

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 08:15

BrokenBROKEN
Fim anglais de Rufus Norris avec Eloise Laurence, Cillian Murphy, Tim Roth... (2011 - vostf - 1h31)
Skunk, 11 ans, diabétique, est rayonnante et fragile. Mais tout son univers bascule le jour où, témoin d'une agression brutale, elle voit les certitudes rassurantes de l'enfance laisser place à l'injustice, au danger et à la peur... Même si Skunk trouve un refuge auprès de Rick, son voisin, un gentil garçon abîmé par la vie, elle doit faire un choix : rester dans une vie à laquelle elle n'était pas destinée ou en laisser les lambeaux derrière elle pour prendre un nouveau chemin ?

Broken : les blessures de l'enfance

 Rufus Norris signe avec Broken son premier long-métrage. Il dévoile un travail délicat sur les blessures infligées à l’enfance dans une Angleterre qui a perdu tout espoir. Une réflexion poétique sur le rôle de parent, l’hérédité de la violence ou encore l’âge de l’enfance, portée par l’interprétation étonnante de la toute jeune Eloise Laurence.

 

Broken - Tim Roth, Eloise LaurenceBroken est le premier film du britannique Rufus Norris. Il retrace ici le destin d’une jeune fille de 11 ans Skunk, diabétique et originale qui évolue dans la banlieue populaire de Londres, théâtre de toutes le frustrations et dysfonctionnement de l’Angleterre d’aujourd’hui à qui toute chance de rédemption semble interdite. Le salut ne viendra pas de l’enfance, puisque la violence et le vice s’invitent chez les plus jeunes et s’y font même plus ardents. D’une adolescente qui accuse un autre jeune de viol, à une toute jeune fille qui raquette impunément ses camarades, la brutalité fera effet papillon, une fois déclenchée, elle s’immiscera dans chacune des maisons de cette petite impasse où vit la jeune Skunk, jusqu’aux extrémités les plus tragiques. Peu importe l’éducation donnée par les parents, les valeurs transmises, Rufus Norris nous montre que l’enfance, ne peut jamais être protégée des agressions extérieures et que si l’un des membres de la société dérape, c’est tous les autres qu’il entraîne avec lui.

 

Broken - Tim Roth, Cillian MurphyMalgré une note de sensationnalisme qui hante le long-métrage dans lequel chaque scène apparaît comme un événement, une fin clichée et une musique composée par l’ancien leader de Blur, Damon Albarn, un peu trop présente et qui apparaît parfois comme une ritournelle agaçante, Broken est un film poétique et émouvant. L’esthétisme de plans et de l’image, la construction subtile de chaque personnage, même les secondaires, Cillian Murphy et Tim Roth en tête, la pertinence de la réflexion autour de la parentalité, de l’escalade de la violence et de la vie en société, font du long-métrage une œuvre forte et percutante. On y retrouve les obsessions du cinéma britannique, la misère sociale, l’absence d’illusions d’une population sans éclaircie à l’horizon et qui trouve le remède à ses maux dans l’agression et la brutalité.

 

Broken - Tim RothRufus Norris ne débute pas son travail avec une touche d’espoir, montrant que la douceur de l’enfance et l’insouciance qui accompagne cet âge ne peuvent plus exister dans l’Angleterre actuelle. Skunk, jeune fille fragile et atypique sera l’exemple parfait, que pour survivre dans ce monde, où la violence nous rattrape jusque dans notre chambre à coucher, les valeurs devront être inversées, même si ce sont celles transmises par nos parents.

 

Par Camille Esnault pour "Toutlecine.com"

 

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 07:57

360

360 360
Film anglais de Fernando Meirelles avec Anthony Hopkins, Rachel Weisz, Jude Law... (2012 - vostf - 1h50)
Fernando Meirelles et Peter Morgan nous présentent 360, une relecture moderne et dynamique de la pièce La Ronde, d'Arthur Schnitzer. Une histoire d'amour chorale où les destins de personnages d'horizon différent s'entrecroisent.

360 ou la ronde des sentiments 

 Fernando Meirelles adapte librement La Ronde d’ Arthur Schnitzler pour construire une danse des sentiments à 360°. Un film choral qui tombe dans certains pièges du genre, mais se relève grâce à la grandeur des acteurs.

 

360 - Jude Law, Rachel Weisz360° c’est ce qu’il prend au réalisateur brésilien Fernando Meirelles, pour explorer les sentiments humains. Amoureux bien-sûr, celui d’un médecin pour son assistante ou celui d’un père pour sa fille, charnel surtout , à travers l’adultère, la prostitution ou encore l’agression sexuelle. Le réalisateur n’évoque pas tous ces thèmes de façon toujours très subtile, allant de l’adultère d’un couple bourgeois qui s’ennuie à l’histoire d’une jeune slovaque obligée de se prostituer pour s’en sortir. Les travers de la forme chorale, qui met en scène 10 histoires de sexe, d’amour, de trahison, empruntée à La Ronde d’Arthur Schnitzler, sont malheureusement présents, certaines histoires sont délaissées au profit d’autres, certains personnages n’ont qu’un rôle très limité, voir inexistant.

 

360 - Jamel DebbouzeTous ces défauts, l’excellence formelle du réalisateur les fait presque oublier. On est assez bluffé par la fluidité du montage qui lie les histoires les unes aux autres de façon naturelle, ou encore la façon de filmer les lieux qui habitent le film, Vienne, Bratislava, Paris, Phoenix, Londres, de sorte qu’en seulement quelques minutes est capturée l’essence de chaque ville, chaque pays. La qualité à saluer principalement est la performance des acteurs qui, du plus reconnu, Anthony Hopkins, au plus inattendu, Jamel Debbouze, offrent des compositions bouleversantes, jusqu'à un moment d’anthologie dans le cas du grand Anthony Hopkins, lorsqu’il fait un discours sur sa fille disparue, lors d’une réunion des alcooliques anonymes. Le monologue de Jamel Debbouze, qui dévoile à sa psychologue son amour pour une femme, fait également partie des moments à retenir du long-métrage.

 

360 - Maria FlorLa force de ce dernier se trouve définitivement dans ces quelques moments de poésie disséminés deci delà, de deux inconnus qui décident de s’enfuir ensemble à un jeune homme qui sort de prison et résiste à la tentation de replonger. Ceci ne fait pas de 360 un travail parfait, mais nous laisse à la fin du film une impression assez forte, pour qu’il ne soit pas un de ces films qui passent sans laisser leur empreinte.

 

Par Camille Esnault pour "toutlecine.com"

 

 

 

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 08:07

Elle s'appelle Ruby ELLE S'APPELLE RUBY
Comédie américaine de Jonathan Dayton, Valerie Faris, Paul Dano, Zoe Kazan, Annette Bening... (2012 - vostf - 1h33)
Calvin est un romancier à succès, qui peine à trouver un second souffle. Encouragé par son psychiatre à écrire sur la fille de ses rêves, Calvin voit son univers bouleversé par l'apparition littérale de Ruby dans sa vie, amoureuse de lui et exactement comme il l'a écrite et imaginée.

l'amour imaginaire... 

Six ans après l'incroyable succès de Little Miss Sunshine, les réalisateurs Jonathan Dayton et Valérie Faris reviennent avec une comédie romantique surprenante menée par leur acteur fétiche Paul Dano et une révélation: Zoé Kazan, actrice principale et scénariste de Elle s'appelle Ruby.

 

Elle s'appelle Ruby - Zoe KazanAvec son premier roman, Calvin Weir-Fields (Paul Dano, irrésistible) a fait une entrée fulgurante sur la scène littéraire. Mais depuis, il reste bloqué par l'angoisse de la page blanche. Dans une ultime tentative pour retrouver l'inspiration, Calvin imagine un personnage féminin qui serait la compagne idéale, son grand amour. Son nom: Ruby Sparks (Zoé Kazan). Le simple fait de penser à elle lui rallume l'étincelle créatrice, et lui permet d’écrire un nouveau roman dont elle est le personnage central. Comme par miracle, ses idées prennent corps lorsque la Ruby fictive apparaît un beau matin dans la salle à manger de son écrivain.

 

Elle s'appelle Ruby - Paul Dano, Zoe KazanInspirée par le mythe du Pygmalion (un sculpteur tombe amoureux de la statue qu'il a sculpté de ses propres mains), Zoé Kazan nous offre un scénario bourré d'originalité et qui nous met face à certaines questions existentielles. Plus que la rencontre entre deux êtres, il s'agit ici de la création de la femme idéale par un homme. Partager sa vie avec une personne fantasmée serait-il alors synonyme d'amour éternel ou d’échec inévitable? Concernant Calvin, tout en Ruby le passionne et le captive, d'autant plus qu'il lui suffit de s’asseoir devant sa machine à écrire pour modifier la jeune femme selon sa volonté. Cette porte ouverte sur tous les possibles le rend indécis sur ce qu'il désire vraiment. En manipulant à sa guise sa petite amie, Calvin devient insatisfait et se perd dans cette relation qu'il a crée de toutes pièces. Malheureusement, ce tournant ne permet pas pour autant à faire rebondir l'intrigue. Si Calvin ne sait plus ce qu'il veut, il semble que le scénario ne le sache pas non plus, ce qui nous donne l’étrange sensation d'une histoire qui se cherche et qui souffre du même mal que son héros.

 

Elle s'appelle Ruby - Paul Dano, Zoe KazanEntourés par une petite foule de personnages plus truculents les uns que les autres ( Antonio Banderas en amant bohème et sensuel, Annette Bening en mère hippie décomplexée...) le couple Calvin/Ruby attendrit malgré un dénouement trop conformiste pour cette histoire si singulière. Elle s'appelle Ruby se savoure mais se conclut avec un gout d'inachevé.

 

Par Elsa Puangsudrac


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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 06:26
Les enfants de belle villeLES ENFANTS DE BELLE VILLE
Film iranien de Asghar Farhadi avec Taraneh Alidoosti, Babak Ansari, Faramarz Gharibian... (2004 - vostf - 1h41)
Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa sœur vont tenter d’obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin.

Asghar Farhadi, réalisateur d'"Une séparation", revient avec un autre grand 

Il y a un an, Asghar Farhadi réussissait l'impossible : un film iranien en farsi et sans stars couronné par 70 prix (dont l'Oscar du meilleur film étranger) et plébiscité par les spectateurs, avec un million d'entrées en France. Et ce n'était que justice pour cette Séparation, qui était l'un des plus beaux films de ces dix dernières années, tout à la fois histoire intime, drame moral et peinture d'une extraordinaire précision de la société iranienne contemporaine.

 

Dans la foulée de ce succès, Memento Films sort en salle l'un des inédits d'Asghar Farhadi, ce cinéaste de 40 ans devenu en un film l'un des grands noms du cinéma mondial (il tournera à l'automne à Paris avec Marion Cotillard et Tahar Rahim) et qui dispensait récemment une extraordinaire master class au Forum des images, à visionner en ligne.

 

Le film que l'on peut voir en ce moment en salle, Les enfants de Belle Ville, date de 2004 et travaille les mêmes motifs qu'Une séparation : la frontière entre bien et mal, l'impossibilité fondamentale de rendre vraiment justice, l'état des relations hommes-femmes en Iran. Ici, les héros s'appellent Firoozeh (Taraneh Alidoosti) et Ala (Babak Ansari). Firoozeh est la soeur d'un garçon condamné à mort pour le meurtre de la jeune fille qu'il aimait, Ala son meilleur ami. Un désir fou de le faire libérer les rapproche au point de susciter entre eux un amour impossible. La justice iranienne prévoyant que l'on puisse "racheter le sang" d'une victime, les deux héros cherchent à convaincre le père de la jeune morte d'accepter une somme d'argent en lieu et place de l'exécution. Une somme modique, car la vie d'une fille vaut bien moins que celle d'un garçon...

 

Comme dans Une séparation, c'est le vertige d'un dilemme moral dont on taira les enjeux qui saisit le spectateur aux tripes et ne le lâche plus. À voir absolument.

 

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 07:35

The deep blue sea

THE DEEP BLUE SEA
Film anglais de Terence Davies avec Tom Hiddleston, Rachel Weisz, Simon Russell Beale... (2011 - vostf - 1h38)
Hester Collyer, épouse de Sir William Collyer, haut magistrat britannique, mène une vie privilégiée dans le Londres des années 1950. A la grande surprise de son entourage, elle quitte son mari pour Freddie Page, ancien pilote de la Royal Air Force, dont elle s’est éperdument éprise. Sir William refusant de divorcer, Hester doit choisir entre le confort de son mariage et la passion.
 

 

The Deep Blue Sea : les tréfonds de la passion...  

 Terence Davies reprend la pièce de théâtre du dramaturge anglais Terrance Rattigan pour faire un portrait impitoyable de la femme des années 50. Il met en place un étau psychologique, grâce à une mise en scène rigoureuse à outrance. Un long-métrage maitrisé de bout en bout, des compositions des plans, à la musique jusqu'au jeu impeccable des acteurs.

 

The Deep Blue Sea - Rachel WeiszLe personnage de Hester ne donne pas un accès direct au mal qui la ronge, la passion qui la dévore ne s'affiche pas aux yeux de tous, mais se laisse appréhender doucement, lentement. A l'image de la passion volatile, instable qui existe entre les deux personnages, les premiers sentiments du spectateur le sont. Au commencement, le feu de l'amour que ressent Hester pour Freddie ne se laissent pas ressentir. Le réalisateur oublie les grands emportements pour forcer peu à peu nos petites résistances, nous traîner finalement dans les tréfonds de la passion des deux personnages et nous placer dans l'étau d'Hester pour ne plus nous en laisser sortir.

 

The Deep Blue Sea - Rachel Weisz, Tom HiddlestonTerence Davies reprend la pièce de théâtre du dramaturge anglais Terrance Rattigan, pour faire un portrait hautement méthodique de la femme des années 50. Méthodique par sa mise en scène, sa construction absolument symétrique des plans, ses mouvements de caméra d'une rigueur impitoyable, qui dans un travelling construisent un tableau de la guerre, de la souffrance ou de l'ennui bourgeois. Cette rigueur outrancière tranche avec le chaos qui habite l'héroïne et la submerge jusqu'à lui provoquer le mal d'exister.

 

The Deep Blue Sea - Simon Russell Beale The Deep Blue Sea n'est pas l'histoire d'un amour ou d'une passion entre deux êtres, c'est celle d'une femme, Hester, ou plutôt de la femme d'après-guerre, qui ne peut plus se contenter du confort bourgeois. Le contexte de la guerre a changé la donne et placé le plaisir, celui de la chair, de la vie, au centre de l'existence humaine. Terence Davies fait le portrait d'une nouvelle femme qui possède la force de refuser par trois fois l'appel du confort pécunier, pour pouvoir enfin être capable de prendre soin d'elle-même et accepter la vie, seule.

 

Par Camille Esnault pour "toutlecine.com"


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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 07:59

Il y a comme une évidence dans la façon dont Jean Renoir fait du cinéma.

Comme s’il avait toujours partagé ce mystèrepremier d’un art qui enregistre la vie même, son mouvement et ses bruits en y apportant une inestimable plus-value.

Comme si la justesse naturelle de sa mise en scène lui permettait de jouer de tous les artifices du septième art, y compris les plus énormes.

Le Patron, tel est le surnom que lui donneront les cinéastes de la Nouvelle Vague. Ils reconnaissent en lui le cinéma français qu’ils ont envie de continuer à l’encontre de celui, académique, de la « Qualité française ».

Cette plénitude vient sans doute en partie de l’influence du sens aigu de la lumière et des couleurs de son père Pierre-Auguste.

(cliquez sur la phto de Jean Renoir pour découvrir le dossier de l'hommage).


BOUDU SAUVÉ DES EAUX
Film français de Jean Renoir avec Michel Simon, Charles Granval, Jacques Becker (1932 - noir et blanc - 1h25)
un libraire bourgeois mais fantasque recueille chez lui, au grand dam de son épouse un clochard qui voulait se jeter dans la Seine, laquelle finit pourtant par succomber
aux avances du vagabond.
MERCREDI 12  SEPTEMBRE à 21h, SAMEDI 22 à 16h, DIMANCHE 24 à 18h


LA GRANDE ILLUSION
Film de Jean Renoir avec Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim... (1937 - 1h54)
Leçon de solidarité et de fraternité dans un camp allemand durant la Première Guerre Mondiale avec comme but retrouver la liberté...
VENDREDI 14  SEPTEMBRE à 18h, MARDI 18 à 21h, DIMANCHE 23 à 14h30


LA RÈGLE DU JEU
Film de Jean Renoir avec Marcel Dalio, Jean Renoir, Paulette Dubost... (1939 - 1h46)
Un château dont tous les hôtes sont en situation irrégulière et se conduisent comme des portefaix. Un accident de chasse qui pourrait bien n'être qu'un drame de la jalousie.
SAMEDI 15  SEPTEMBRE à 16h, LUNDI 17 à 18h, MERCREDI 19 à 21h


FRENCH CANCAN
Film de Jean Renoir avec Jean Gabin, Françoise Arnoul, Philippe Clay, Jean-Roger Caussimon, Michel Piccoli, Edith Piaf, Patachou (1954 - 1h37)
Le Montmartre des années 1900 celui des petits métiers et des music-halls. La naissance du Moulin-Rouge. Une merveille de fantaisie.
DIMANCHE 16 SEPTEMBRE à 14h30, VENDREDI 21 à 18h, MARDI 25 à 21h


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