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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 10:54

Sugar ManSUGAR MAN
Film documentaire de Malik Bendjelloul avec Sixto Díaz Rodríguez, Stephen Segerman, Dennis Coffey...(vostf - 1h25)
Au début des années 70, Sixto Rodriguez enregistre deux albums sur un label de Motown. C'est un échec, à tel point qu’on raconte qu’il se serait suicidé sur scène. Plus personne n’entendit parler de Rodriguez. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu’il le sache, son disque devint un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Des années plus tard, deux fans du Cap partent à la recherche de “Sugar Man”. Ce qu’ils découvrent est une histoire faite de surprises, d’émotions et d’inspiration.

LA CRITIQUE de TELERAMA

A l'aube des années 1970, Sixto Rodriguez, alias Jesus, chanteur-guitariste d'origine mexicaine, enregistre à Detroit deux albums de folk-rock : Cold Fact puis Coming from reality. En dépit d'un talent d'auteur acéré, proche de Dylan, d'arrangements inspirés des Beatles et d'une voix chaude à la Neil Diamond, c'est un flop. Rodriguez retourne travailler sur les chantiers du Michigan, qu'il avait quittés pour donner quelques concerts. Son label fait faillite et tout le monde l'oublie. Enfin presque : en Afrique du Sud, l'un de ses albums importés par hasard fait tilt. Une jeunesse sevrée de sensations par une société répressive voit en Rodriguez un héros de la contre-culture, à son insu. Cold Fact est copié, piraté, plus tard édité en CD pour atteindre un chiffre estimé aujourd'hui à environ 500 000 exemplaires.

Au Cap, un certain Steve Segerman se prend de passion pour Rodriguez. Apprend que des légendes courent sur sa mort présumée (suicide sur scène ?). Entre en contact avec un journaliste sud-africain lancé sur la piste du rocker disparu. Découvre enfin que Jesus est vivant.

L'histoire est belle et pourtant vraie. Le documentariste Malik Bendjelloul (également suédois) n'a fait qu'une entorse à la réalité : avant sa « résurrection » en Afrique du Sud, Rodriguez avait déjà joué en Australie, en 1979 et 1981. Ce détail mis à part, l'affaire est assez bien ficelée pour amener le spectateur, via une mosaïque de témoignages, au grand moment du film : l'apparition de Sixto Rodriguez himself, grand bonhomme buriné, cabossé, d'une modestie non feinte. Aucune aigreur chez lui. Il vit toujours dans une masure en planches de la banlieue de Detroit. C'est le monde auquel il appartient, et la lumière que lui apporte encore ce film étonnant ne l'éblouit pas.

 

François Gorin

 

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